Le coeur de la montagne veut continuer à battre à
150 personnes ont bravé le froid et la neige pour manifester mercredi matin, devant l’école de ski d’Isola 2000. Tous les acteurs de la station ont répondu présent. Commerçants, moniteurs, copropriétaires, gardien d’immeuble ont exprimé d’une même voix leur désarroi face à une situation économique qu’ils jugent « désastreuse ». Ils demandent à pouvoir « travailler pour les vacances de Noël ».
« Je suis là par solidarité avec tous les socioprofessionnels. Noël semble compromis, alors on va tout miser sur février qui représente 70 % de notre chiffre d’affaires », a temporisé Gérard Falicon, le directeur de l’école de ski, pas très optimiste pour ces prochaines vacances. Lionel Fernandez, le directeur de l’office de tourisme, lui, se désole : « Cette fermeture est une catastrophe pour tout le monde ». Quant à Mylène Agnelli, le maire d’Isola, elle n’entend pas s’avouer vaincue : « On veut montrer que nous restons mobilisés pour faire entendre au ministre notre volonté de travailler pour les vacances de Noël ». À l’appel de l’association nationale des maires de stations de montagnes, de Domaines skiables de France et du Syndicat des moniteurs de ski, des moniteurs de ski, des agents des remontées mécaniques, des commerçants et artisans, mais aussi des habitants venus avec leurs enfants, se sont réunis hier sur le front de neige du Garibeuil de Valberg pour afficher leur détresse quant à leur avenir économique. Un rassemblement qui a pris la forme d’un immense coeur noir et rouge : le coeur d’une montagne qui veut continuer de battre. Le président du conseil départemental, Charles-Ange Ginésy, solidaire, s’est joint à la manifestation. Et avec Éric Ciotti, il a également annoncé qu’il se mobilisait aux côtés de l’ensemble des acteurs de la montagne. Les deux élus s’associent au référé liberté déposé par Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans l’espoir que le Conseil d’État le validera. Ils entendent peser sur la décision du gouvernement d’imposer la fermeture des domaines skiables jusqu’en janvier. « Malgré les différentes tentatives de dialogue réalisées ces dernières semaines, le gouvernement ne semble pas enclin à revoir sa décision. Ce choix de fermeture des stations et ses conséquences sur l’économie montagnarde suscitent pour chacun une immense incompréhension et de grandes inquiétudes », ont fait valoir le député et le patron du Département des Alpes-Maritimes. Qui assurent : « La colère monte de plus en plus après les annonces faites par le Premier ministre concernant la possibilité d’une période d’isolement de sept jours pour les Français qui rentreraient du ski à l’étranger. Des mesures qui sont hors des réalités et qui semblent irréalisables ».