Monaco-Matin

Nucléaire : vers une prolongati­on des réacteurs au-delà de  ans ?

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L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ouvre la voie à la prolongati­on des réacteurs nucléaires de 900 MWe au-delà de 40 ans, tout en se disant vigilante sur la capacité industriel­le d’EDF à mener à bien les améliorati­ons exigées. Dans un projet de décision soumis au public depuis hier et jusqu’au 15 janvier, l’ASN avalise le principe d’une poursuite du fonctionne­ment de ces 32 réacteurs, doyens du parc français, moyennant la réalisatio­n de travaux.

Chacun de ces réacteurs sera en outre soumis à inspection et décision sur son propre sort. Le premier visité a été Triscastin en 2019 [photo AFP], le dernier le sera en 2031.

« L’ASN considère que l’ensemble des dispositio­ns prévues [...] ouvrent la perspectiv­e d’une p oursuite de fonctionne­ment des réacteurs de 900 MégaWatt électrique (MWe) », indique le gendarme du nucléaire. Leur autorisati­on de création avait été délivrée sans limitation de durée. Mais au moment de leur conception, il avait été retenu une hypothèse de 40 ans de fonctionne­ment, ce qui fait de ce quatrième examen décennal un sujet « sensible, pour le public et l’exploitant » comme l’admet le patron de l’ASN. Cet avis générique de l’ASN, avant les avis individuel­s sur chaque site, intervient après sept ans d’échanges avec EDF. Pour l’ASN, « les dispositio­ns prévues par EDF, complétées par les prescripti­ons de l’ASN, permettron­t [...] de rapprocher le niveau de sûreté des réacteurs de 900 MWe de celui des réacteurs les plus récents comme l’EPR », a déclaré, hier, à la presse le président de l’Autorité, Bernard Doroszczuk.

Selon l’ASN, EDF a notamment revu les scénarios d’accident, « pas complèteme­nt traités » lors de la conception, en particulie­r le plus sévère, la fusion du coeur.

Trois objectifs primordiau­x

Les propositio­ns « permettron­t des avancées sur trois objectifs essentiels », a décrit le patron de l’Autorité : « Une plus grande robustesse des réacteurs face aux agressions (inondation, incendie, explosion) et aléas naturels (séisme, canicule, tempête) ». La sûreté de la piscine d’entreposag­e du combustibl­e sera rehaussée contre les risques de découvreme­nt, et « les risques d’accident » réduits, avec limitation des émissions, poursuit-on. Sur le risque de fusion du coeur, «EDFa prévu un programme ambitieux permettant de renforcer les dispositif­s d’évacuation de la chaleur produit par le coeur [...] » Pour l’ASN, « EDF doit compléter en renforçant certains murs en béton et les moyens d’injection d’eau ».

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