Monaco-Matin

Paule Defrasne : « Je trouve ce confinemen­t plus dur que l’autre »

- « Heureuseme­nt que j’ai une terrasse »

Elle compte les semaines. Les mois qui s’allongent et l’isolent un peu plus. Paule Defrasne peut heureuseme­nt compter sur son fils Roger, solide soutien venu habiter à ses côtés pour l’épauler. À 102 ans, l’Antiboise tient le cap. Garde le sourire malgré ces nouvelles mesures de confinemen­t qui l’empêchent de profiter de ses loisirs habituels. Qui l’éloignent de ses petits et arrières petits enfants. « Ça paraît bizarre quand ils viennent, ils sont masqués, souffle la native d’Alger. Je trouve ce confinemen­t plus dur que l’autre. Et puis, les jours comptent pour moi… » Si Paule Defrasne n’est pas résignée, elle reconnaît que la situation la travaille. « Vous savez, la nuit, j’ai du mal à m’endormir. Je pense à tout ça, je me demande si je serai encore là à Noël… » Les fêtes de fin d’année, ces périodes de rassemblem­ent où l’ancienne gymnaste se sent plus entourée que jamais. Si elle n’a plus vraiment l’habitude de sortir au quotidien, sa petite routine lui manque. Les sorties au restaurant pour déguster l’aïoli dans sa cantine du boulevard Wilson, les échanges fréquents avec ses précieux voisins ou encore la venue de la coiffeuse pour arranger sa permanente (l’entretien a été réalisé avant la réouvertur­e de certains commerces comme le coiffeur). « Je suis mal coiffée », lancet-elle au moment d’accepter quelques photos. « Ça ne paraît rien, mais elle est très coquette », souffle son fils Roger.

Veuve depuis près de dix ans, Paule Defrasne a toujours suivi son mari militaire. Avec lui, elle ne manquait jamais son bain journalier à la Salis. Et ce jusqu’à 90 ans. « Je ne peux pas rester assise longtemps, ce n’est pas possible. J’ai toujours fait beaucoup de sport. De la gymnastiqu­e, du basket, de la nage mais aussi beaucoup de bicyclette. Après la guerre, on n’avait pas de véhicule. Comme mes parents habitaient à 45 kilomètres de chez nous, on faisait 90 kilomètres avec mon mari. C’est peut-être ça qui m’a permis de tenir. Avec mon fils, je mets la table, j’essuie la vaisselle… J’essaie d’en faire le plus possible. »

Installée boulevard Wilson, la centenaire peut profiter d’une grande terrasse pour se reposer… ou faire de l’exercice avec son vélo elliptique.

« Heureuseme­nt que j’ai une belle terrasse. Je me lève, je fais un petit tour, je regarde la vue… J’ai beaucoup de chance. » Paule Defrasne a bonne mine, même si le moral n’est pas toujours au beau fixe. « Avant je lisais beaucoup, je faisais de la tapisserie, de la broderie… J’étais manuelle. Maintenant, je ne vois plus beaucoup et j’ai de l’arthrose dans les mains. Ce n’est pas gai de vieillir. C’est comme ça… »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco