Simone Sigaud : « Je ne pense pas au virus »
Elle se sent bien. Comme chez elle. Sans stress ni agacement apparent. Depuis un an et demi, Simone Sigaud fait partie des pensionnaires de l’Ehpad la Maison du Coteau à Antibes. A cent ans, la native de Médéa (Algérie) se veut lucide sur une situation pénible mais supportable. Le confinement l’inquiète moins pour elle-même que pour la jeune génération.
« C’est très pénible pour eux, souffle-t-elle, confortablement installée sur la terrasse de l’établissement. Nous, si on est emporté par le virus, ce n’est pas bien grave. À ans, c’est mon heure… » Le discours se veut fataliste mais la centenaire ne semble pas perturbée par le climat ambiant. «Jelis,je regarde la télé, je fais de la bicyclette en salle, je marche dans le parc. C’est magnifique. C’est rare de finir ses jours dans une villa ! Et puis, personne n’est malade ici… »
Depuis le début de l’épidémie, aucun cas positif à la Covid- n’a été déclaré au sein d’un établissement regroupant résidents. Les visites y sont limitées, mais l’Antiboise d’adoption ne s’en formalise pas particulièrement. « J’ai une nièce à Cagnessur-Mer qui a le droit de venir une fois par semaine, c’est la seule personne que je vois. On doit garder une distance, c’est plutôt pénible mais est bien obligé. » Le virus ?
« Il ne me fait pas peur, je n’y pense pas du tout. Je n’ai jamais pensé aux maladies. »
Et ce n’est sans doute pas maintenant que ça va commencer.