Aéroport : protocole très strict à l’arrivée d’une zone rouge
Tout passager de retour d’un pays où le virus circule activement est mis à l’écart du flux des autres voyageurs et pris en charge par une équipe d’infirmiers pompiers, avant d’être testé
Ils sont une centaine de passagers à débarquer ce jeudi à 13 heures à l’aéroport de Nice, terminal 2, le seul ouvert depuis le début de la crise. Ils ont embarqué 1 h 30 plus tôt à Tunis. À leur descente d’avion, le bus qui est venu les chercher au pied de la passerelle les a conduits aussitôt vers le terminal 1, où une zone a été aménagée pour les accueillir. Comme le protocole l’impose pour toute personne ayant voyagé dans un pays classé en zone rouge (du fait d’une circulation active de la Covid-19) - et c’est le cas de la Tunisie - ils vont devoir se soumettre
(1) à un test de dépistage rapide, de type antigénique (2). Et c’est aux infirmiers pompiers du SDIS 06 que ce dépistage a été confié. Une organisation bien huilée qui commence dès la descente du bus, où ils sont accueillis par Franck, cadre de santé, qui coordonne l’équipe de 11 pompiers en poste pour gérer le flux de passagers. Il leur désigne deux files : celle de gauche est dédiée aux passagers qui disposent d’un test négatif réalisé dans les 72 heures précédentes, l’autre à ceux, nettement plus nombreux, qui ne disposent pas ce précieux sésame. Ce jour-là, ils sont seulement deux à emprunter la file de gauche. Dont Lotfi (3). Habitué à emprunter ce vol, il explique que le test vaut la bagatelle de 58 euros (210 dinars tunisiens) une somme considérable (non remboursée) dans un pays où le salaire moyen en 2020 est de 252 euros.
Tous les passagers dépourvus de test PCR récent vont remplir dès leur arrivée un document sur lequel doivent figurer tous les renseignements qui permettront, en cas de positivité du test antigénique qu’ils passeront dans les prochaines minutes, de les « tracer », comme c’est le cas sur tout le territoire. L’étape la plus longue du dispositif. Ensuite, cela va beaucoup plus vite. Rompus à la réalisation des prélèvements, les infirmiers pompiers les enchaînent. « Merci, je suis désolée, cette situation est terrible », leur adresse Maria. Comme les autres passagers, la jeune femme va rejoindre la salle d’attente avant d’être appelée, une vingtaine de minutes plus tard, pour le rendu du diagnostic. « Il est négatif ? », interroge-t-elle. « Oui, je vous donne votre attestation. » « C’est bien, je vais avoir droit à un bon accueil à
Genève », sourit Maria, en transit à Nice. Comme la plupart des passagers, elle rejoindra le bus qui la ramènera au Terminal 2, en ayant ces deux mots à destination des pompiers : « Bon courage ! » Et nul doute qu’il leur en faudra. « Nous sommes dimensionnés pour environ 60 personnes à l’heure, indique le lieutenant-colonel Michaël Boue, infirmier en chef du SDIS 06. À partir de 2 à 3 vols par jour, cela deviendra difficile à gérer. »
1. Précédemment classée en zone écarlate (comme c’est désormais le cas de la Turquie), la Tunisie est désormais en zone rouge.
2. Les passagers en provenance d’une zone écarlate (zones d’alerte maximale au coronavirus), doivent systématiquement avoir été testés à l’embarquement.
3. Les prénoms ont été modifiés.