Christophe Dominici peut reposer en paix
Les obsèques de l’enfant du pays ont été célébrées à Hyères. Plusieurs centaines d’amis ont encore rendu un vibrant hommage à l’ancien rugbyman international
Voilà, la dernière chevauchée de l’enfant terrible de Solliès s’est achevée hier à Hyères sous un ciel en pleurs. Et elle n’avait rien de fantastique, nous laissant finalement seuls comme des « cons » derrière la main courante, comme l’a si bien exprimé son pote Vincent Moscato mercredi à Paris.
Cette fois, c’est bien fini. Dix jours après sa chute mortelle d’un passage surélevé à Saint-Cloud, Christophe Dominici est donc rentré au port. Accompagné des siens, ses parents varois, Jeannot et Nicole, son épouse Loretta, ses filles Chiara et Mya, ses amis du monde du rugby avec Max Guazzini, Bernard Laporte, Franck Comba, Martial Cottin et tant d’autres venus lui rendre un nouvel hommage à l’église Saint-Louis. Plusieurs centaines de personnes dont la plupart étaient encore clairement sous le choc. Devastées par ce qui s’apparente aujourd’hui à une terrible injustice.
« Ta lumière brille à jamais »
Tout a commencé par une grosse salve d’applaudissement sur le parvis de l’église Saint-Louis, là même où il fut baptisé et sans doute béni il y a 48 ans. Et tout s’est achevé dans un moment d’intense recueillement au cimetière de la Ritorte où il a rejoint ses grands-parents et sa soeur Pascale pour aller encore danser avec les étoiles…
Les obsèques religieuses, préparées en amont avec Max Guazzini et sa famille, ont ensuite été célébrées par le Père Christian Pradeau de Hyères et le père Marc de Saint-Serin de Cuers. Prières, douleurs, émotions, souvenirs de « Domi », de sa générosité, de son panache, d’un homme exceptionnel spécialistes des contre-pieds, irrésistiblement attiré par la terre promise.
Bernard Laporte, en larmes, a encore évoqué « son frère » , qui « avait fait le choix d’arpenter un chemin de lutte permanente pour qu’une lumière douce chaleureuse, bienveillante, irradie sa famille, ses proches, ses amis, ses coéquipiers, des plus petits aux plus grands ». Son talent et sa générosité débordante aujourd’hui célébrée par ses pairs jusque de l’autre côté du monde… Lui aussi n’oubliera jamais « son regard malicieux, vif et sa rage de vaincre communicative ». Puis c’est Yann Delaigue qui l’a côtoyé au Rugby Club toulonnais (RCT) et en équipe de France qui lui a adressé un dernier et vibrant message : « Avec toi on avait toujours l’impression d’être sur scène devant les projecteurs, Avec toi le spectacle continuait en coulisses, toujours, comme si tu avais peur que les lumières s’éteignent. Avec toi tout était exagéré. Les histoires ordinaires devenaient extraordinaires. Aujourd’hui ta lumière brille à jamais, repose en paix… »
Et enfin sa fille Chiara lui a rappelé toute sa peine, à travers une lettre remplie de fierté et d’amour avant que Sergio Parisse n’évoque le charisme d’un homme hors du commun. Un homme au destin aussi brillant que tragique dont le cercueil fut ensuite porté sur le parvis par ses amis Martial Cottin, Fabrice Poggioli, Samuel Ruiz, Patrice Teisseire, Aubin Hueber, Thierry Louvet, Richard Dourthe et Olivier Magne.
Des amis pour toujours, réunis en cercle autour de lui, pour célébrer encore une fois sa rage de vivre, comme au bon vieux temps où le Stade français et « Domi » d’ici, fêtaient leurs succès sur la fameuse chanson de Gloria Gaynor I Will Survive. Oui Domi, tu survivras dans nos mémoires et dans nos coeurs.