Lille-Monaco le choc des ambitieux
Les Monégasques vont tenter d’enchaîner une cinquième victoire consécutive contre le LOSC, concurrent direct au podium. Un premier gros test avant d’affronter l’OM samedi prochain
Cela faisait bien longtemps que la lutte pour le podium de la Ligue 1 n’avait pas été aussi disputée. Trop longtemps également que l’AS Monaco n’y avait pas joué un rôle clé. Or si elle ne se donne pas encore le droit de rêver, l’ASM semble aujourd’hui avoir les armes pour rivaliser avec Paris, Marseille, Lille et Lyon, les quatre équipes qui la devancent de peu en haut du classement. Arrivé à l’intersaison après le limogeage « surprise » de Robert Moreno, Niko Kovac n’a pas mis longtemps à convaincre ses dirigeants qu’ils ne s’étaient pas trompés en le débauchant. En quelques mois, le coach croate a insufflé à son équipe un état d’esprit conquérant et a installé ses troupes dans un 4-4-2 très équilibré qui met en valeur les qualités de tout le monde, et notamment celles de l’attaquant allemand Kevin Volland (5 buts en quatre matchs). C’est simple, depuis que l’AS Monaco joue dans ce système à deux 6 (la solide paire Tchouaméni - Fofana), elle n’a plus connu la défaite. a marqué 12 buts pour trois encaissés et a renversé l’ogre parisien (3-2).
Un coach « jamais rassasié »
Imprégnés par la rigueur et l’engagement de leur entraîneur, les Rouge et Blanc n’ont jamais autant couru pour les copains. Un constat qui vaut en match mais aussi à l’entraînement, ce qui n’avait plus été vu depuis longtemps à La Turbie. Les cadres comme les jeunes joueurs adhèrent au discours d’un entraîneur «jamais rassasié », dixit son lieutenant de 19 ans Benoit Badiashile. Niko Kovac avait parlé de la suite du championnat comme « d’un marathon » pour éviter toute enflammade après l’exploit des siens contre le Paris Saint-Germain. Pragmatique, il s’est, depuis, toujours refusé à évoquer des ambitions de titre. Comme l’entraîneur du LOSC Christophe Galtier, qui s’évertue chaque semaine à calmer l’enthousiasme des observateurs. Sur le terrain aussi, les deux coachs parlent le même football, celui basé sur la joie, le mouvement et le jeu vers l’avant. » Monaco
“C’est difficile de caser les matchs. Les gens ne peuvent pas comprendre la différence entre h et h et surtout entre h et h (sur la récupération). Est-ce qu’on aurait pu inverser ce match-là ou échanger les horaires entre le Lille-ASM et le MetzLyon (programmé à h) ? J’ai essayé sans aboutir. C’est comme ça”
Christophe Galtier a regretté devant la presse l’horaire du match trois jours seulement après la rencontre de Ligue Europa contre le Sparta Prague. est une équipe très moderne, avec un entraîneur qui vient de Bundesliga et on retrouve les caractéristiques des équipes allemandes dans son équipe. Je pars du principe qu’il faut plus attaquer que l’adversaire pour gagner un match. » a prévenu Galtier. Une promesse de spectacle pas malvenue à l’heure où le huis clos rend triste tous les amoureux du foot. « Lille est une belle équipe, je l’ai regardée en Ligue Europa, ça va vraiment être intéressant pour nous de se confronter à cette formation très homogène », a salué Niko Kovac, qui devrait titulariser d’entrée Wissam Ben Yedder, de retour en forme après avoir contracté la Covid-19. Le coach asémiste ne se met pas une pression démesurée pour cette rencontre, ni pour celle de samedi prochain contre l’OM.
STADE PIERRE MAUROY
Il a gardé le cap après la déroute à Lyon 4 à 1, s’est remis en question sans jamais remettre en doute la qualité de son effectif «un groupe fourni qui permet d’entretenir la concurrence » et sait qu’il est en avance sur ses temps de passage. Personne, à part lui sans doute, ne s’attendait à ce qu’il fasse si bien si vite, mais tout le monde veut désormais savoir où peut aller cette AS Monaco, et quelle marge de progression elle a encore.
Un parfum d’Europe
Au stade Pierre-Mauroy, à 13h, un horaire qui a fait bondir le LOSC (voir phrase), la fraîcheur sera du côté de l’ASM, la dynamique aussi puisque le LOSC n’a gagné qu’une fois sur ses cinq derniers matchs de Ligue 1 (3 nuls, une défaite) et n’a plus battu Monaco en championnat depuis le 10 avril 2016. Mais avec Bamba, Yilmaz ou Yazici et un entraîneur qui exploite à merveille les qualités de son groupe, les Nordistes n’ont jamais paru aussi forts. Ils surfent sur des certitudes à l’image de cette qualification brillante pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa, après avoir notamment étrillé Milan chez lui.
Une aventure européenne à laquelle les Monégasques sont de nouveau en position de postuler.
C’est déjà quelque chose.