Monaco-Matin

Le tropplein de dons

Face à l’afflux de dons de vêtements et de petit électromén­ager, le maire de Breil-sur-Roya avait prévu une braderie au profit des communes sinistrées. Une polémique a coulé le projet

- AMÉDÉE DI SEGNI

Le gymnase de Breil, lieu de stockage des dons pour les sinistrés ces deux derniers mois, se retrouve au coeur d’une polémique qui résonne à grand bruit dans le landerneau breillois. La vente des surplus de dons, qui devait se tenir ce week-end, a été annulée après que des messages sur Facebook ont mis en doute la moralité de cette vente.

Depuis deux mois, sans relâche, les bénévoles du gymnase reçoivent, trient, emballent des tonnes de denrées alimentair­es, de produits d’hygiène, de vêtements, etc. En réponse à l’appel solidaire ou par initiative privée, un afflux sans précédent a permis de nourrir et habiller des centaines de sinistrés.

Vider le gymnase

Aujourd’hui, la commune a décidé de rendre au gymnase son but initial, la pratique du sport. Deux raisons à cela. D’une part, les associatio­ns humanitair­es (Secours populaire et Aide humanitair­e des pompiers) ont pris le relais pour aider les sinistrés. D’autre part, les enfants des écoles et collèges ont besoin d’un lieu pour pratiquer une activité physique ailleurs que dans la cour de l’école.

Afin d’écouler la quantité astronomiq­ue de vêtements, vaisselle et petit électromén­ager restants, ainsi que de gérer les 400 cartons de vêtements triés et déposés sur le quai B de la gare de Breil.

Des cartons qui, après avoir été envoyés à une associatio­n dans le haut de la vallée, ont été refusés par celleci et retournés illico.

Le post qui divise les Breillois

Face à cette situation, la commune de Breil avait décidé d’organiser une vente à petits prix dont le bénéfice serait redistribu­é équitablem­ent par la Carf aux communes sinistrées. Une vente solidaire, en somme, comme en font les associatio­ns humanitair­es avec les dons qu’elles reçoivent. C’était sans compter sur la réaction des réseaux sociaux à l’annonce de cette vente. Dès l’annonce de cette action, est apparu un message posté sur toutes les pages d’entraide de la Roya – en l’occurrence, huit ou neuf fois – remettant en question la moralité et l’honnêteté d’une telle décision : peut-on revendre ce qui a été donné et à qui iront les fonds ?

Les pour et les contre ont sauté sur l’occasion en enflant une polémique dont nul n’a besoin en ces temps difficiles. Ce post a ainsi alimenté une vague de soupçon, une croisade contre le travail des bénévoles, seuls vrais héros de cette malheureus­e histoire.

Et maintenant ?

Jeudi, la Carf a sifflé la fin du combat. En se retirant de l’opération de redistribu­tion équitable des bénéfices et en imposant à la commune d’ouvrir les portes du gymnase pour une distribu- tion gratuite du surplus. Dès lors, il ne reste plus que deux options : la distributi­on contrôlée et équitable, dont la date n’est pas encore fixée, ou le don aux associatio­ns. Encore faut-il qu’elles viennent récupérer quelque 500 cartons de vêtements et quasiment autant de vaisselle…

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(Photo A.D.S) Une quantité astronomiq­ue de vêtements est encore sur les portants au gymnase.
 ?? (Photo A. D.S) ?? En tout,  cartons triés dont  refusés et retournés sont sur le quai B de la gare.
(Photo A. D.S) En tout,  cartons triés dont  refusés et retournés sont sur le quai B de la gare.

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