L’hôtellerie niçoise se couche devant celle de Monaco
Des clients d’hôtels de la baie des Anges et des environs ont annulé leurs réservations de fin d’année au profit de Monaco, où restaurants restent ouverts et vivants
Des réservations annulées sous des enseignes hôtelières niçoises au profit d’établissements monégasques ? Michel Tschann en a fait la constatation dans son hôtel Le Splendid, boulevard Victor-Hugo, à Nice : « On avait quelques clients à l’hôtel pour les fêtes de fin d’année. Entre cinq et six chambres. Et puis, ils ont annulé en argumentant qu’à Nice, il n’y avait aucun restaurant ouvert. “On annule et on va à Monaco”, m’ont-ils déclaré. Je peux comprendre que passer le réveillon assis sur un coin de lit d’hôtel, ça n’a rien d’excitant. »
Le Negresco fermé
Même scénario au Negresco. « On a eu plusieurs réservations qui se sont annulées et pour lesquelles les hôtes se sont dirigés vers des destinations plus animées », admet Lionel Servant, directeur général du palace de la promenade des Anglais. Mais le patron du 5-étoiles à dôme rose relativise le phénomène : « Au total, sur la période de fin d’année, nous avons une trentaine de chambres annulées, mais toutes ne l’ont pas été au profit de Monaco. La majorité des clients ont renoncé à venir à Nice depuis longtemps, en fait depuis l’annonce de la confirmation du confinement en France. Donc, pour les fêtes, l’hôtel est fermé et pour le moment je n’envisage pas une réouverture avant début février. » Nice, ville presque morte en raison des restaurants, cafés, bars toujours fermés ? Michel Tschann l’a en travers de la gorge : « Pourquoi est-ce qu’à Monaco, on peut laisser les restaurants ouverts ? Par quelle incongruité peut-on aller dans les restaurants à Monaco, où il n’y a quasiment aucun contrôle, et pas ici à
Nice ? C’est un peu de la concurrence déloyale. »
Chambres niçoises exsangues
Interrogé sur l’exode monégasque, Denis Cippolini, président de la Fédération de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme NiceCôte d’Azur, a fait le tour d’archives drone NM) des enseignes niçoises et métropolitaines : « À part un ou deux hôtels, des clients n’ont pas vraiment annulé leurs réservations, mais sont allés directement à Monaco, car ils fréquentent des hôtels haut de gamme actuellement fermés sur Nice. Et qui vont le rester entre Noël et le jour de l’an. À Nice, les hôtels sont vides, exsangues. Sur 102, 62 sont fermés. Alors, on peut concevoir que les gens aillent là où restaurants sont ouverts au moins jusqu’à 21 h. En outre, jusqu’à la mi-novembre, on comptait sur les vacances de fin d’année et les stations de ski devaient rester ouvertes. Il n’en est rien. Seulement 20 % des Français partent entre Noël et le 1er janvier pour aller à la montagne. Là, c’est mort. En plus, pas d’Italiens, pas d’étrangers. La situation est de plus en plus compliquée. »
Dès Noël zéro business
Denis Cippolini, qui exploite avec son épouse Sylvie, un hôtel à Saint-Isidore, travaille « avec une petite clientèle d’affaires. Ce qui représente un tiers de l’établissement, soit un étage sur trois. Mais à partir de Noël, il n’y a plus de business. Alors nous aussi, on ferme et nos employés se transforment en équipes de gardiennage… »