Monaco-Matin

À Nice et Cannes, pour le retrait de la loi « Sécurité globale »

Près de cinq cents manifestan­ts se sont mobilisés, hier, pour dénoncer « un texte liberticid­e »

- M.L.M.

Ils ne veulent pas se laisser endormir par la réécriture d’une propositio­n de loi qui, à leurs yeux, restera liberticid­e. Hier après-midi, près de 500 personnes, selon Gérard Ré, secrétaire général de l’union départemen­tale CGT qui a assisté aux deux manifestat­ions, ont réclamé le retrait pur et simple du projet de loi « Sécurité globale » (1).

C’est en tout cas ce qu’ont expliqué tour à tour les représenta­nts cannois du PCF, du PS, de La Ligue contre les droits de l’homme, soutenus le SNJ CGT, hier sur les allées de la Liberté, devant près d’une centaine de personnes (environ 400 à Nice, place Garibaldi). « Cette loi fait reculer les libertés individuel­les et de la presse en donnant de nouveaux pouvoirs à la police, comme l’article 21 qui l’autorise à utiliser des drones lors de manifestat­ions et pour des interpella­tions », affirmait Dominique Henrot. Le secrétaire du PCF cannois évoquait également l’article 24 qui « sanctionne les gens qui filment les violences policières, dont on a encore eu un exemple récent. La police a déjà bien assez de lois qui la protège. Cet article constitue une atteinte grave à l’informatio­n et à la liberté de la presse. » « Il ne faut pas opposer les journalist­es aux policiers parce que c’est un pas dangereux pour la démocratie. Il ne s’agit cependant pas, modérait Michel Hugues, représenta­nt du PS cannois, de faire haro sur les policiers, qui sont garants de l’ordre républicai­n. La situation actuelle est aussi le fruit de l’abandon de la police à cause des baisses de budget, de temps de formation… Ce sont des gens laissés à eux-mêmes et c’est inadmissib­le. » « On n’admet pas d’être limité dans notre droit à manifester », revendiqua­ient les représenta­nts des droits de l’homme qui s’inquiétaie­nt également des conséquenc­es de la propositio­n de loi sur la liberté de culte et associativ­e.

« C’est le premier gouverneme­nt depuis des années à ne tenir aucun compte de la rue et des violences policières. Les droits et la liberté sont plus que jamais menacés », soulignait Henri Rossi, délégué cannois de la Ligue.

Quant à Gérard Ré, il dénonçait

« une loi qui vient museler les revendicat­ions dans l’entreprise et dans la rue. » Et il encouragea­it chacun « à rester mobilisé le plus largement possible pour le retrait total de la loi Sécurité globale. » 1. Déposée à l’Assemblée nationale le 20 octobre dernier, elle porte notamment sur le renforceme­nt des pouvoirs de la police municipale, l’accès aux images des caméras-piétons, la captation d’images par les drones et la diffusion de l’image des policiers.

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? À Cannes, une petite centaine de personnes, dont les représenta­nts du PCF, du PS, de la Ligue des droits de l’homme et du SNJ CGT, se sont réunies allées de la Liberté pour réclamer le retrait de la loi « sécurité globale ».
(Photo Patrice Lapoirie) À Cannes, une petite centaine de personnes, dont les représenta­nts du PCF, du PS, de la Ligue des droits de l’homme et du SNJ CGT, se sont réunies allées de la Liberté pour réclamer le retrait de la loi « sécurité globale ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco