« Des patients plus âgés et fragiles »
Rencontre avec les Drs Adjedj, cardiologue interventionnel ; Tapia, chirurgien cardiaque, et Camarasa, anesthésiste-réanimateur à l’Institut Arnault Tzanck. Une « heart team » (terme consacré par les Anglo-saxons) qui traduit l’évolution vers la mise en commun de compétences pluridisciplinaires au bénéfice du patient.
Stent ou pontage. Qu’est-ce qui dicte le choix d’une technique plutôt que d’une autre ?
Les deux techniques permettent de rétablir une circulation sanguine normale dans le muscle cardiaque. Un pontage coronarien est en principe indiqué lorsque le stent (dispositif inséré dans une artère rétrécie par des plaques d’athérome afin de dilater le vaisseau, ndlr) n’est pas applicable. C’est le cas lorsque les plaques d’athérome sont trop diffuses.
En quoi consiste précisément un pontage coronarien ?
Ponter signifie que l’on contourne la partie rétrécie ou obstruée de la coronaire en utilisant des greffons prélevés sur le patient au niveau du thorax (greffons artériels) ou au niveau du mollet (greffons veineux).
L’une des extrémités est suturée à l’aorte, l’autre à l’artère coronaire concernée. Durant l’opération sous anesthésie générale, le coeur doit être momentanément arrêté et suppléé par une machine remplaçant les fonctions du coeur et des poumons (circulation extracorporelle). L’opération dure h à heures, selon qu’il s’agit d’un seul pontage ou de plusieurs.
L’intervention peutelle être proposée à des patients âgés ?
Absolument. Grâce en particulier aux progrès de l’anesthésie et de la réanimation périopératoire, on peut opérer des patients plus âgés et plus fragiles. De fait, aujourd’hui même, un homme de ans a bénéficié d’un triple pontage coronarien.