Monaco-Matin

« Devant moi, c’est l’inconnu »

- La navigatric­e niçoise fait le récit de son Vendée Globe chaque dimanche.

« Voilà, nous sommes dans le sud ! Pas encore le Grand sud, mais ça y ressemble. Je peux vous dire que ce matin le ciel est bien couvert, bien gris. Les vagues sont formées, assez longues, elles commencent à être grosses. Et moi, je suis dans mes petits souliers. Je viens de passer  jours à bricoler, à préparer mon bateau pour affronter des vents et des vagues que je ne connais pas encore. Devant moi, c’est l’inconnu : le cap de Bonne espérance dans quelques jours, l’océan Indien, puis le Pacifique. A l’avant de la flotte, il y a eu quelques péripéties, et quand les bateaux de devant ont commencé à casser, je me suis dit ça y est on est vraiment dans le vif du sujet, ça y est le Vendée Globe a démarré. Jusque-là évidemment il y avait quelques petites casses, mais rien de méchant, et là Kevin a perdu son bateau ; il a été secouru par Jean Le Cam et c’était un moment assez intense pour moi. Mais finalement qui me fait dire que je suis quand même à ma place, heureuse d’être là, j’en ai rêvé toute ma vie de participer à cette course. Ce Vendée Globe, c’est une vraie aventure humaine, c’est

Le carnet de bord d’Alexia Barrier vraiment quelque chose d’unique et nous sommes très peu finalement sur cette planète à pouvoir avoir la chance d’y participer. Je savoure donc mon plaisir… À bord, tout va bien, je suis en forme, j’arrive à bien dormir. Juste à côté de moi, ou pas très loin, d’autres concurrent­s : Miranda (Merron) et Clément (Giraud) ; devant nous, Fabrice (Amedéo). C’est bien d’être groupés pour arriver dans le Grand Sud. C’est rassurant !...

J’ai vu mes premiers oiseaux du Sud, les Pétrelles pour commencer et j’ai vraiment hâte, je peux vous le dire, de voir les Albatros. J’ai déployé deux bouées depuis quelques jours, c’était vraiment important de le faire ici, à la hauteur du ° sud. La bouée météo, c’est une bouée qui permet aux scientifiq­ues d’avoir des prévisions plus précises, ça permet aussi de contrôler les courants, les pollutions, c’était la première bouée Météo France. La seconde, l’ArgoNautic­a, la bouée du CNES, sert à un programme pédagogiqu­e. En fait cette bouée sera suivie par des enfants et leur donnera le goût de l’océan… »

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