Monaco-Matin

Faites-les rire, jeunes !

Terminer l’année 2020 comme elle l’a commencée, avec une victoire contre l’Angleterre. Le XV de France, rajeuni, entend faire taire la presse anglaise qui parle d’une « farce » à Twickenham

- Remplaçant­s : Mauvaka, Neti, Atonio, Ducat, Macalou, Bézy, Carbonel, Barassi.

Au coup d’envoi, cet après-midi (15 heures), les Bleus ne totalisero­nt que 68 sélections dans leur XV de départ, dont trente pour le seul Brice Dulin. Dans le camp anglais, 772 capes vont les contempler, dont 103 pour Ben Youngs. Le centre Owen Farrell (87 sél.) ou l’ouvreur George Ford (71 sél.) comptent aussi, chacun, plus d’expérience internatio­nale que toute l’équipe de France réunie.

Une vaste revue d’effectif rendue obligatoir­e par le compromis entre la LNR et la FFR qui limite à trois les présences sur les feuilles de match pour les internatio­naux. Ollivon, Dupont, Ntamack ou Fickou ont donc cédé leur place à Selevasio Tolofua (23 ans, 0 sélection), Baptiste Couilloud (23 ans, 4 sél.), Matthieu Jalibert (22 ans, 7 sél.) ou Yoram Moefana (20 ans, 1 sél.).

« Ces piques sont un moteur ! »

Une situation ubuesque, selon la presse anglaise, qui a évoqué « une farce »etune « équipe désespérém­ent appauvrie » pour le Crunch final de l’automne. « Vous vous doutez bien que cette petite phrase a fait son chemin dans notre groupe cette semaine, a prévenu le manager français Raphaël Ibanez. On ne va pas se laisser faire. »

Les Bleus n’ont clairement pas goutté les remarques narquoises venues d’Angleterre. « Ces piques sont un moteur », assure le troisième ligne Anthony Jelonch tandis que l’ouvreur Louis Carbonel veut en profiter pour « engranger de l’expérience ». En écho du flanker Cameron Woki, qui parle d’un « grand défi », le deuxième ligne Killian Geraci promet que ces Bleus encore verts vont à Twickenham « avec des ambitions, pour faire quelque chose ».

Dix mois après la défaite au Stade de France (24-17), la seule du XV de la Rose en 2020, intervenue après avoir promis l’enfer aux jeunes Bleus de l’époque, Eddie Jones a cette fois joué la prudence : « Ce n’est pas un avantage. Personne ne part avec un coup d’avance. On sera sur un pied d’égalité sur le terrain dimanche , a tempéré le sélectionn­eur anglais. Il ne faut jamais sousestime­r une équipe française. »

Mais les Anglais, pragmatiqu­es, n’ont pas l’intention de faire de cadeaux aux jeunes Coqs. Surtout pour leur première avec des spectateur­s. Environ 2 000 privilégié­s pourront ainsi venir à Twickenham et chanter Swing Low Sweet Chariot à tue-tête pour pousser leur équipe à décrocher une huitième victoire d’affilée. Finalement, ce XV de France de néophytes n’a pas grandchose à perdre. « Si on les domine, on marque un peu les esprits ; si on se fait dominer, c’est le jeu...», confesse d’ailleurs le pilier Hassane Kolingar, qui vivra seulement sa deuxième cape pour sa première titularisa­tion.

France : Dulin - Raka, Moefana, Danty, Villière - (o) Jalibert, (m) Couilloud (cap.) - Jelonch,Tolofua,Woki - Pesenti, Geraci - Aldegheri, Bourgarit, Kolingar

 ?? (Photo AFP) ?? Brillant face à l’Italie, l’arrière Brice Dulin fait office d’ancien dans ce groupe France. Il pèse à lui seul presque la moitié des sélections de l’effectif de Fabien Galthié.
(Photo AFP) Brillant face à l’Italie, l’arrière Brice Dulin fait office d’ancien dans ce groupe France. Il pèse à lui seul presque la moitié des sélections de l’effectif de Fabien Galthié.

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