Le SOS des fournisseurs azuréens des bars et restos
Quatorze entreprises spécialisées dans la vente de boissons se regroupent autour d’un consortium local pour obtenir des aides gouvernementales dont elles sont actuellement privées
Ils sont les grands oubliés du fonds de solidarité mis en oeuvre par l’État pour accompagner les entreprises dans le cadre de la crise sanitaire. Les distributeurs de boissons des Alpes-Maritimes, frappés de plein fouet par la fermeture des bars et restaurants, viennent de se regrouper pour faire entendre leurs revendications (1).
salariés, millions d’euros de chiffre d’affaires
Frappés de plein fouet par la fermeture de leurs clients, les bars et restaurants, quatorze entreprises du sud de la France (production, distribution ou vente) ont décidé de se fédérer au sein d’un consortium local pour défendre les fournisseurs des cafés, hôtels, restaurants et discothèques, alors qu’ils enregistrent des pertes considérables. Plusieurs entreprises locales implantées dans le département des Alpes-Maritimes - soit 300 salariés concernés et un chiffre d’affaires cumulé de 100 millions d’euros -, sans compter des centaines de soustraitants, réclament un soutien de la filière.
Des sociétés familiales en danger
Grossiste en boissons à destination des cafés-hôtels-restaurants, la Maison Bonifassi est une institution en la matière. À la tête de la société créée en 1888, Louis et son frère Baptiste assurent désormais à eux deux les livraisons, les préparations de commandes pour les établissements qui font de l’emporter - « C’est malheureusement assez limité » - la comptabilité et le lien avec les clients.
La totalité des 45 salariés est au chômage partiel. Le chiffre d’affaires flirte avec zéro euro.
Ils ont vécu le premier confinement. « Nous avions été très impactés à partir de mars dernier. À force d’alerter les élus locaux et avec le soutien de la Fédération nationale des boissons, nous avions été intégrés au Plan Tourisme pour bénéficier d’aides pour l’activité partielle, les prêts garantis par l’État, le report des échéances...»
Une « mauvaise » saison d’été
Après une saison d’été jugée « mauvaise » en raison de l’absence de congrès, concerts, restrictions de rassemblement, fermeture des boîtes de nuit, la Maison Bonifassi a eu du mal à redresser la barre. «Enoctobre, il y a eu le couvre-feu, puis la fermeture des bars et restaurants. Ce sont nos clients ! » Des clients qui bénéficient quant à eux des mesures de soutien de l’État. « En tant que fournisseurs nous sommes exclus ! Il en va désormais de la survie de nos entreprises familiales. »
« Le consortium veut ainsi alerter les pouvoirs publics sur les risques majeurs que la deuxième vague de la Covid-19 inflige à des acteurs de la filière CHR (cafés, hôtels, restaurants) déjà en grand danger. Il faut faire bouger les choses pour éviter une fin catastrophique et maintenir notre rentabilité à flot », expliquent les professionnels de la filière.
Que propose le consortium ?
Parmi les propositions formulées figurent notamment le maintien de l’activité partielle à 100 %, sans conditions, sur toute l’année 2021 pour protéger les emplois, la lutte contre le gaspillage alimentaire (avec la possibilité de pouvoir commercialiser des produits à date de durabilité minimale pour éviter la destruction des stocks de produits consommables) et réserver dans le plan de relance de 100 milliards d’euros une enveloppe dédiée à la filière CHR, dont les grossistes en boissons. 1. Le consortium local regroupe aujourd’hui des entreprises comme la Maison Bonifassi, D.A.B, Montaner Pietrini Boissons, SVB, Brasserie du comté, Dis Vin, XPA, Granella, Maistre, Groupe Mauro, Numéro 20, Blue Coast, Brasserie des Ligures, Reso PACA.