Brexit : l’UE et l’Angleterre tentent d’arracher un accord
Britanniques et Européens sont entrés, hier, dans une phase d’intenses discussions jusqu’à aujourd’hui, considérées comme une dernière chance de conclure enfin un accord commercial post-Brexit et éviter un « no deal » en fin d’année. « Nous allons travailler très dur pour obtenir un accord », a promis le négociateur en chef britannique David Frost à son arrivée dans la capitale belge, où les discussions reprennent après avoir été interrompues vendredi, après une semaine infructueuse à Londres.
La prudence affichée de Barnier
« Nous verrons si nous pouvons avancer », a prévenu samedi soir l’Européen Michel Barnier, dans un tweet exprimant sa prudence sur l’issue de cette nouvelle séance de pourparlers. Ce « nouvel effort » a été décidé samedi soir au plus haut niveau par le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les deux responsables feront un nouveau point dans la soirée, sous la pression toujours plus forte du calendrier, puisqu’un éventuel accord commercial devra encore être ratifié par les parlements britannique et européen avant d’entrer en vigueur le 1er janvier.
« Nous sommes probablement dans les derniers jours pour être en mesure de décider s’il peut y avoir un accord », a estimé, hier, George Eustice, le ministre britannique de l’Environnement sur la BBC.
Les craintes de l’Irlande
Côté UE, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, considère qu’un choix devra être fait « dans les prochains jours ».
« Soit pour continuer de négocier, soit pour acter le “no deal”. Car si c’est le cas, il vaut mieux le savoir maintenant qu’à Noël », a-t-il dit au Journal du Dimanche. L’Irlande, en première ligne en cas de “no deal”, a plaidé, hier, pour que les négociations aboutissent. L’absence d’accord « aura un coût très très lourd et sera très très déstabilisant pour le Royaume-Uni et l’Irlande », a averti le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney sur RTE.
Il s’est dit confiant que «les équipes de négociations et les leaders politiques trouveraient une issue ». L’Allemagne, qui occupe actuellement la présidence de l’UE a rappelé samedi soir qu’elle n’accepterait pas un accord « à n’importe quel prix ».
Un engagement destiné à rassurer les Européens, au moment où des tensions sont apparues la semaine passée entre les Vingt-Sept, certains craignant que l’UE, poussée par Berlin, n’accorde des concessions trop importantes pour éviter un “no deal”.
Le négociateur européen Michel Barnier doit faire un point des discussions aux États membres tôt lundi matin, lors d’une réunion de leurs ambassadeurs.