Rolland Courbis : « Un surdoué avec du caractère »
Le Sporting Toulon des années est indissociable de Rolland Courbis. Joueur, puis entraîneur du club de la Rascasse, il a construit l’équipe et le club de cette époque. Naturellement, il est à l’origine de la venue de Laurent Paganelli sur les bords de la rade. « On le fait venir pour plusieurs raisons, confie-t-il, de sa voix rocailleuse, plus de trente ans plus tard. C’est un joueur talentueux, que certains ont eu la bêtise de faire démarrer trop tôt dans le monde professionnel. J’espérais réparer cela. »
Celui qui porte toutes les casquettes du Sporting souhaitait également reformer le duo des Laurent : Paganelli et Roussey – « ils étaient complémentaires et se ressemblaient beaucoup ».
Paga débarque à Toulon en et son acolyte le rejoint en . Rolland Courbis cherchait à l’époque « des joueurs de la région ou qui avaient des habitudes dans la région, comme tous les Monégasques que j’ai pu faire venir. Il fallait que ces gars croient à ce projet toulonnais. » Si « Paga » explique que « c’est impossible de dire non à Rolland », son entraîneur de l’époque assure n’avoir « rien dit d’extraordinaire pour le faire venir ».
Et de lâcher, dans un sourire : « Mais bon, la région parle d’ellemême. C’est tout de même plus attirant de venir à Toulon, Sanary ou Bandol que d’aller à Auxerre. » Pour celui qui entraînera ensuite les Girondins de Bordeaux ou l’OM, Paganelli avait « des qualités de dribble au-dessus de la moyenne. C’était un surdoué. Il était déjà comme il est aujourd’hui, gentil, rigolo... Je pensais qu’il pouvait participer à l’ambiance du vestiaire. Mais il avait aussi du caractère », prévient-il.
Tout en soulignant : « On avait une relation un peu père-fils, avec les engueulades qui vont avec. Mais des engueulades affectueuses. » Rolland Courbis, le père spirituel, regrette cependant « un certain gâchis par rapport à son talent ». Une carrière non aboutie que celui qui règne sur les ondes de RMC explique:« Il y a eu beaucoup de tournants dans la carrière de Laurent. La mort de son frère a été un vrai coup de marteau sur la tête. »
Avant cela, coach Courbis parle de virages. « La deuxième année, en pleine préparation, il se fait opérer de l’appendicite, il a aussi eu des blessures à des moments clés et les choses ne sont pas forcément allées dans le bon sens pour lui. »