Le budget primitif analysé par J.-L. Grinda
Avec seulement 638 millions de TVA prévues au primitif 2021, Jean-Louis Grinda considère que le gouvernement est trop prudent sur les recettes
Le budget primitif qui sera discuté dès demain en séance publique du Conseil national présente un déficit prévisionnel de 114 millions d’euros. Mais pour Jean-Louis Grinda, il s’agit de continuer, sans réserve, à accompagner les acteurs économiques. Hier, en conférence de presse, il l’a dit et redit : « J’appelle le gouvernement à aller plus loin. Beaucoup d’aides financières ont été votées et cet argent n’a pas encore été dépensé : je souhaite qu’il le soit en totalité. Il faut sauver des savoirfaire. J’exhorte le gouvernement à aller plus loin dans les aides et à assouplir ses directives. » Car il s’agit, pour le conseiller national de la minorité, de participer pleinement à la relance économique en accompagnant les entreprises. Quant au déficit, « il est ce qu’il est. » Ce qui inquiète davantage l’élu de la minorité Union Monégasque, c’est la disparité entre les chiffres du primitif et ceux du rectificatif. « Je suis très ébranlé par la qualité des prévisions budgétaires. Il y a un manque de fiabilité budgétaire qui ne signifie pas pour autant dissimulation du gouvernement, mais des précautions trop larges et un excès de prudence totalement injustifié. Les dépenses d’équipement sont toujours surévaluées de 20 %. Le gouvernement ne doit pas céder au “confort” de sous-évaluer les recettes et de surévaluer les dépenses pour apparaître comme un bon gestionnaire. »
Ainsi, Jean-Louis Grinda dit ne pas comprendre le budget primitif 2021 qui prévoit 638 millions de
TVA alors que les recettes de TVA ont été de 762 millions en 2020. « On sort d’une année épouvantable. Et on nous dit qu’elle va être encore plus épouvantable… »
« Objectif sociétal »
Lui, président de la Commission pour le suivi du Fonds de Réserve Constitutionnel et la Modernisation des Comptes Publics, est également revenu sur la gestion de la « cagnotte » de l’État. Dans une vision résolument politique et à long terme. « Nous avons beaucoup poussé le gouvernement notamment avec Bernard Pasquier et Jean-François Robillon, lors de la dernière mandature, pour moderniser les comptes publics. C’est aujourd’hui en marche. Cela permettra de meilleures provisions. »
Mais cette modernisation n’est qu’une étape. Jean-Louis Grinda veut un « objectif sociétal » àce Fonds.
« À quoi sert notre Fonds de Réserve Constitutionnel et ses 2,5 milliards de liquidités ? Un bas de laine ? Ce n’est pas une fin en soi. Je voudrais que l’on évalue les politiques que l’on veut maintenir. Je suis sûr que définir ce que l’on veut aura des incidences sur la gestion et le budget de l’État. »
Jean-Louis Grinda veut également distinguer le FRC du budget de l’État. « Aujourd’hui, c’est un pantalon avec deux poches. Il faudra faire évoluer le Fonds avec un statut juridique plus stable. Une personnalité juridique propre. »
Voici des objectifs politiques à court, moyen et long termes.