Monaco-Matin

POLICE DE PROXIMITÉ

La Sûreté publique mutualise ses forces pour le cadre de vie Le numérique au service de l’événementi­el

- Dossier : Thomas MICHEL tmichel@nicematin.fr

Née au coeur de l’été, la “DEPCV”, comme Division de l’Événementi­el et de la Préservati­on du Cadre de Vie, plonge un peu plus la police monégasque dans la modernité et fait tomber les cloisons entre services. « C’est une division totalement transversa­le », dévoile le directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni. Dotée de 42 fonctionna­ires, la dixième Division de la Sûreté publique a en effet pour vocation d’optimiser le déploiemen­t des forces sur le terrain, notamment en anticipant l’organisati­on des services d’ordre autour d’événements sportif, culturel, associatif, institutio­nnel… « L'événementi­el est internatio­nal, très médiatisé, important et exponentie­l à Monaco. Aujourd'hui, il n’y a pratiqueme­nt pas de temps morts sur une année et cela nécessite de plus en plus de sécurité », révèle Richard Marangoni. Autre grande idée derrière l’émergence de la DEPCV, la préservati­on, et pourquoi pas l’améliorati­on, de la qualité de vie. Un vaste sujet qui englobe aussi bien la gestion de la fourrière, que celui des nuisances sonores sur la voie publique et les chantiers. « C’est la priorité du souverain. Que le civisme à Monaco soit quelque chose de respecter, d'intégrer et de pratiquer. Il faut s'assurer que ces règles sont appliquées tout en étant une force de propositio­n. En cela, l’élément le plus visible, c’est l’UPCV. »

Lancée en février 2020, la fameuse Unité de préservati­on de qualité de vie – les « gilets bleus » à vélos électrique­s, fait désormais partie intégrante de la DEPCV, comme trois autres services détaillés par son responsabl­e, le commandant Fabien Vachetta (lire ci-dessous).

« On va frapper fort sur certains fléaux »

En fait, le vaste champ d’action de la DEPCV implique potentiell­ement toutes les forces de police. Chère au directeur Marangoni, la mobilité interne va ainsi s’accentuer. Pour répondre à des besoins identifiés en amont, chaque service sera amené à coopérer sous l’égide de la DEPCV. « Grâce à la DEPCV on a les moyens maintenant de monter des opérations coup de poing où on va taper assez fort sur certains fléaux, comme les voitures avec des bruits d'échappemen­t démesurés. Au lieu d'en verbaliser trois ou quatre dans l'après-midi, on aura la possibilit­é d'en faire un certain nombre. C’est une force de frappe beaucoup plus efficace et efficiente, dont on verra les résultats dans des délais réduits. »

Et le commandant Vachetta, dont les hommes ont été en première ligne du dispositif anti-Covid, se félicite déjà des bienfaits de cette politique de proximité. «Onafait10% de contravent­ions par rapport au nombre d'observatio­ns sur le Covid, on ne réprime que les comporteme­nts marquants ou outrancier­s. On retombe toujours sur la prévention. »

Des résultats « probants »

sont aussi observés sur le respect des places de stationnem­ent, les jeunes qui utilisent des pots d’échappemen­t trafiqués et bruyants, ou encore les poubelles mal entretenue­s de restaurate­urs qui régalaient les gabians sur la Darse Sud, et créaient pollutions visuelle et olfactive. « Notre objectif est d'être toujours plus intégré dans la population », résume Richard Marangoni. Pour mieux en cerner les dérives.

« Que tout soit en D »

Côté événementi­el, la présence policière sur le terrain sera mécaniquem­ent amplifiée. « La police urbaine pourra plus se concentrer sur le terrain parce qu'on lui enlève des tâches administra­tives », assure le directeur, prônant un « esprit de corps » décuplé. « Le personnel en tenue pourra passer en civil, et inversemen­t », confie ainsi le commandant Vachetta.

De quoi casser un peu plus la routine interne, d’autant que de nouveaux moyens technologi­ques sont en approche pour projeter le policier dans sa mission en amont. «Un fonctionna­ire prévu le dimanche sur un service d’ordre pourra, en quelques clics, pendant son repas de famille du samedi, savoir où il sera le lendemain, et quelles seront

ses missions grâce à des vidéos et photos. » Richard Marangoni décrivant les prémices de la police du futur. « C'est un grand projet, on va numériser ces services d'ordre qui sont des documents papier, que tout soit en 3D. » Virtuel mais bien réel.

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(Photo J.-F. Ottonello) Les « gilets bleus » veillent à la tranquilli­té dans l’espace public.

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