Les stations de ski : « On est en ordre de marche »
Auron, Isola 2000 et La Colmiane ont annoncé hier leur réouverture imminente. Nuance : l’accès est limité aux mineurs licenciés aux clubs, aux professionnels et aux compétiteurs
Pas de répit politique sur le front de neige. Hier, Auron et Isola 2000 ont annoncé qu’ils ouvriraient demain. La Colmiane, ce sera pour samedi. Ces décisions font suite aux chutes de neige du week-end, mais aussi et surtout au décret paru le 5 décembre au Journal officiel, autorisant l’accès aux remontées mécaniques en stations aux «mineurs licenciés au sein d’une association sportive affiliée à la Fédération française de ski », également aux « professionnels dans l’exercice de leur activité » et aux compétiteurs. Bref, pas pour le grand public. Une bouffée d’air pour les clubs de ski (voir par ailleurs), mais une broutille pour les stations sport d’hiver qui y voient tout de même un premier feu vert pour mettre la clé sur le contact et maintenir la pression sur le gouvernement. Avant peutêtre mieux et la très attendue décision du Conseil d’État au sujet du recours déposé en référé liberté par le secteur économique de la montagne auquel s’est joint le Département.
Neige abondante
À La Colmiane, les acteurs du ski sont comme des lions en cage. Neige abondante oblige, mais aussi par peur d’avoir bossé à blanc : la station de Valdeblore a mis le paquet pour être opérationnelle après les dégâts causés par la tempête Alex. Hier, le conseiller départemental et député Éric Ciotti a rappelé que 350 000 euros avaient été injectés par le syndicat mixte. «Aujourd’hui, on est en ordre de marche, prêts à rouvrir. Mais on est soumis au contexte sanitaire. On voit comme il est absurde de ne pas ouvrir les stations, quand on voit les bus en région parisienne ou les centres commerciaux. La réouverture de La Colmiane, dont dépend une centaine d’emplois, est encore plus importante cette année, dans ces vallées fragilisées. »
« Les gens travaillent depuis un mois »
Pour la saison, 28 personnes sont dans les starting-blocks pour faire tourner le domaine, contre 38 en temps normal. La station proposera des activités hors ski dès les vacances de Noël, mais peut-être n’y aura-t-il pas du travail pour tout le monde. «Onnepeutpas avoir de date d’ouverture flottante, souligne Antoine Delahaye, directeur de Pure Montagne. Les gens travaillent depuis un mois, on est obligés de prendre des paris. » Élus et personnels ont mis en avant les arguments de leur incompréhension : le contexte post-Alex, la dizaine de protocoles sanitaires validés par l’État, la taille « familiale » de la station et son faible nombre de séjours. Et surtout, l’impact sur l’économie locale. « On est obligés d’embaucher, sinon les gens vont ailleurs, avance Carole Cervel, maire de Valdeblore. Tout ça, ce sont des familles qui peuvent partir. Il est vital, pour nous, de garantir des emplois. Nous ne lâcherons rien. »