Le terroriste présumé de Notre-Dame en examen
Brahim A., le Tunisien de 21 ans neutralisé lors de l’attentat qui a fait trois victimes, le 29 octobre dernier, dans la basilique de Nice, a été mis en examen hier, et placé en détention provisoire
Dans un bref communiqué de presse, le parquet national antiterroriste l’a révélé hier : l’auteur présumé de l’attentat du 29 octobre dernier, perpétré dans la nef et le choeur de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption, à Nice, a été placé en détention provisoire, après avoir été entendu par un juge d’instruction de Paris. Il a été mis en examen des chefs suivants : assassinats en relation avec une entreprise terroriste, tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. Derrière cette annonce laconique, deux informations essentielles. Tout d’abord, Brahim A. devrait faire l’objet tôt ou tard d’un procès devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Ce qui n’était pas assuré, puisqu’on le croyait toujours entre la vie et la mort. Neutralisé par des agents de la police municipale, il avait été admis aux urgences de Pasteur 2, à Nice, dans un état jugé désespéré. Depuis son transfert dans un établissement hospitalier de la région parisienne, on disait toujours son pronostic vital engagé. Ce n’est donc plus le cas, dans la mesure où il a pu être interrogé par un juge d’instruction rattaché au tribunal judiciaire de Paris, qui a décidé de le placer en détention provisoire. Probablement dans une chambre d’hôpital où il reçoit encore des soins.
Il refuse de répondre aux questions
L’autre information à retenir, c’est que Brahim A., comme c’est son droit, refuse de répondre aux questions. Il semble que le magistrat se soit, jusqu’à présent, heurté à un mur. Ce qui est souvent le cas dans les affaires de cette nature.
Par ailleurs, l’infraction de participation à une association de malfaiteurs est retenue de façon quasi systématique dans les dossiers de terrorisme. Il ne faut donc pas en tirer des conclusions hâtives ; aucun complice n’est mis en examen à ce stade de la procédure. Brahim A. sera de nouveau interrogé dans un délai rapide, sur les charges qui pèsent sur lui. L’enquête devra établir si d’autres ont pu lui prêter main-forte dans ce projet criminel. De même qu’elle portera sur l’étude de sa personnalité, avec le recoupement d’éléments devant être recueillis dans son pays d’origine.
Ce que l’on sait à ce jour, c’est qu’il était arrivé de Tunisie par bateau le 19 septembre en Italie, où il avait été frappé d’une obligation de quitter le territoire. Il aurait ensuite passé deux semaines en Sicile, avant de rallier Rome le 27 au matin, puis Nice dans la soirée, par le train.
Le 29 octobre, à 8 h 29, Brahim A. pénètre dans la basilique, par le porche donnant sur l’avenue Jean-Médecin. En une vingtaine de minutes, il égorge Vincent Loquès, le sacristain de 54 ans, et deux fidèles, Nadine Devillers, 60 ans, et Simone Barreto Silva, 44 ans. Des équipages de la police municipale mettent fin au massacre à 8 h 50, en tirant à une quinzaine de reprises. On dénombrera onze impacts sur le corps du jeune Tunisien, touché à l’abdomen, aux jambes et à l’épaule. Le président de la République Emmanuel Macron se rendra sur place, quelques heures après le drame. Le 7 novembre, un hommage national sera rendu aux victimes sur la colline du Château, en présence du Premier ministre Jean Castex.