Monaco-Matin

Du fait main au pied du sapin

À l’approche des fêtes, l’associatio­n NiceWool propose des ateliers pour apprendre à fabriquer des cadeaux personnali­sés. On a testé, en créant notre couronne en laine.

- TEXTE ET PHOTOS AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Vite, vite, entrer et se mettre au chaud. Dehors, les premiers frimas hivernaux commencent à rosir les joues. Une fois franchie la porte du joli atelier boutique d’Estelle B., rue de l’hôtel des Postes, à Nice, une tout autre atmosphère nous enveloppe. Chaleureus­e. Riante. Douce. Pleine de chuchotis et de sourires. On se met à l’aise. On retire les couches de manteaux et d’écharpes en prenant soin de bien garder son masque.

« Vas-y, assieds-toi », invite Nathalie Predial. Après quinze ans à la direction de la pédagogie de la Philharmon­ie de Paris, elle est revenue dans sa ville d'origine, Nice. Passionnée de tricot et forte de son expérience de blogueuse « tricopathe » comme elle s’amuse à dire, elle y a fondé NiceWool en janvier 2018.

Pratiques de résurgence

Depuis, au fil des ateliers qu’elle anime, Nathalie guide les curieux de tous âges dans l’apprentiss­age du tricot, de la broderie, du crochet, du macramé... « Les arts du fil nous rappellent toujours une grand-mère, une maman... Ce sont des pratiques pleines de résurgence », indique-t-elle. Autour de la grande table en bois, Anne et Vanessa, les habiles apprenties du jour, cogitent déjà à leur future création : une couronne de noël en laine feutrée. Quant à la maîtresse des lieux – Estelle, chez qui NiceWool propose ses ateliers depuis plusieurs mois déjà – elle poursuit dans le calme sa belle oeuvre de maroquiner­ie, imaginant des pièces en cuir magnifique­s qu’elle vend dans sa boutique, aux côtés d’autres créateurs coups de coeur locaux. Émulation créative.

Il est temps de se mettre à l’ouvrage. A-t-on envie de recouvrir notre couronne de laine simplement ou de crocheter le cercle ? Ne reculant devant aucune difficulté et curieuses d’apprendre, nous optons pour le crochet, qui nous attend, là, bien sagement dans la boîte à outils entièremen­t désinfecté­e avant l’atelier.

De deux boucles n’en faire qu’une. «Etsurtout, relâchez la pression, décontract­ez-vous », souffle Nathalie devant notre posture légèrement pétrifiée. Vanessa, fée crochette, boucle son tour en moins de deux.

« Le crochet, c’est comme le vélo : ça ne s’oublie pas ! »

Anne confirme avec brio le dicton « le crochet, c’est comme le vélo : ça ne s’oublie pas. » Quelques minutes plus tard (et quelques respiratio­ns loupées à force de trop se concentrer !), nous finissons la tresse de laine grise qui orne le tour de notre couronne. Les mains rapides de Nathalie s’exécutent. Presque machinalem­ent, entre deux blagues, elle jongle avec l’aiguille.

À portée de nous, des boules de laine feutrée, champignon­s rouges et blancs, pommes de pin ramassées dans les bois et bandes de laine feutrées s'amoncellen­t sur la table. On teste nos créations, chacune imagine quelque chose de différent, de personnel. On ébauche. On retire des éléments. On remet. On se concentre, à l’heure de découper dans le feutre les feuilles de notre couronne et d’utiliser le très affûté poinçon. On rit à nouveau, une fois l’étape passée. Tricoti et papota. « Les loisirs créatifs, c’est une bulle. Ça vide la tête », sourit Anne. Voilà, on ajoute un dernier point de colle. Et les deux heures créatives sont déjà terminées. Zut, on n’a plus le temps de craquer sur le petit sac en cuir qui nous a fait de l’oeil pendant toute la séance. Un beau prétexte à revenir vite chez Estelle B. Pour un cadeau, se fournir en laines ou s’initier à un nouveau savoirfair­e NiceWool, de fil en aiguille.

‘‘ C’est une bulle, ça vide la tête !”

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