Comment augmenter ses finances à la retraite ?
Un senior sur dix estime que ses revenus et son patrimoine ne sont pas suffisants pour vivre décemment. Des possibilités existent
Augmentation du coût de la vie et baisse des pensions, soit un effet ciseau qui met les retraités en difficulté depuis dix ans. Aujourd’hui, si 90 % des seniors de 70 ans et plus se déclarent attachés à leur logement (Opinion Way, septembre 2020), un tiers serait prêt à le monétiser, c’est-à-dire le vendre tout en conservant l’usufruit. Les raisons évoquées sont simples : améliorer le quotidien, se faire plaisir, faire des donations aux enfants, constituer une épargne pour l’avenir ou encore voyager. Le viager constitue ainsi un moyen de percevoir un revenu complémentaire avec un régime fiscal avantageux, tout en continuant à occuper son logement.
Toutefois, pour 85 % des seniors propriétaires qui ont des enfants, ce n’est pas une solution convaincante car 68 % d’entre eux souhaitent transmettre leur logement à leurs héritiers. Tour d’horizon des autres possibilités.
Assurance vie
Placement préféré des Français, l’assurance vie est un contrat par lequel l’assureur s’engage, en contrepartie du paiement de primes, à verser une rente ou un capital à l’assuré ou à ses bénéficiaires. Dans ce dispositif, les versements intervenus avant 70 ans n’entrent pas dans la succession. Ils subissent un taux d’imposition spécifique de 20 %, après application d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. À l’inverse, les versements effectués après 70 ans et excédant 30 500 euros entrent de plein droit dans la succession. Sans oublier également la non-imposition des intérêts générés au sein du contrat, et ce sans aucun plafond.
Investissement locatif
La location meublée est l’option la plus judicieuse. Elle permet non seulement de louer plus cher le bien, mais aussi de bénéficier d’une durée de préavis moindre que dans le cas de la location vide, le montant de la caution est également plus élevé et, enfin, elle permet grâce au statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) de bénéficier d’une fiscalité favorable. De fait, l’imposition des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) de la location meublée est bien plus avantageuse que celle des revenus fonciers, notamment grâce à la déduction de tous les frais d’acquisition et des amortissements sur 30 ans.
Plan épargne action
Les actionnaires individuels, selon l’enquête Havas Paris CSA, sont plus âgés que la moyenne de la population puisque 38 % d’entre eux ont plus de 65 ans et 50 % sont retraités, signe que les seniors investissent massivement sur le marché des actions. D’autant plus que la loi Pacte a assoupli le fonctionnement du plan d’épargne en actions (PEA) pour le rendre plus attractif. Ainsi, au-delà des cinq premières années de détention, le PEA continue de fonctionner même en cas de retrait. Et au-delà de huit ans, il peut à nouveau être alimenté de façon à bénéficier des avantages fiscaux comme l’exonération de l’impôt de plus-values à compter de 5 ans.
Prêt immobilier
Il est traditionnellement plus compliqué d’emprunter passé 60 ans, et surtout lorsque l’on est à la retraite. En effet, 4 % seulement des plus de 60 ans souscriraient un prêt immobilier. En cause : les risques de santé passé un certain âge et des revenus souvent insuffisants. Les banques proposent cependant des solutions, notamment le recours à des garanties supplémentaires comme le prêt viager hypothécaire, le prêt hypothécaire cautionné ou le nantissement d’un contrat d’assurancevie. Les établissements bancaires ont d’ailleurs allongé la limite d’âge d’emprunt, aujourd’hui fixée à 85 ans.
Crédit consommation
Enfin, les crédits à la consommation ne comportent pas de limite d’âge. Selon une étude Cofidis-CSA Research sur la situation financière des seniors réalisée en février 2019, 15 % ont contracté un crédit conso au cours des douze derniers mois. Celui-ci a l’avantage de ne pas nécessiter une assurance. Et le patrimoine peut servir de garanties au prêteur.