Le phénix
Auteur du but de la victoire de Bordeaux face à Brest en fin de match, l’ex-Niçois Hatem Ben Arfa a encore été décisif ce weekend. On ne l’arrête plus !
Il y a encore quelques semaines, au sortir d’une brève expérience non concluante à Valladolid en Espagne, on le croyait fini. Cette fois, c’était sûr. A 33 ans et après seulement 5 bouts de match en 14 mois, comment pouvait-il se relever ? Deux ans plus tôt, on avait aussi eu du mal à imaginer son rebond à Rennes après plus de seize mois sans jouer au Paris SG. Et en 2015, on avait le droit de se poser beaucoup de questions lors de son arrivée à Nice, après plusieurs mois très compliqués en Angleterre et une interdiction de jouer pendant 6 mois par la LFP (il avait déjà joué dans deux clubs lors de la saison 2014/15 avant se signer à Nice en janvier).
Mais Hatem Ben Arfa, c’est la résurrection permanente. Tel le phénix, il renaît à chaque fois de ses cendres. A Nice, il avait fait la meilleure saison de sa carrière (37 matchs, 18 buts, 6 passes) et avait permis aux Rouge et Noir, 4es de L1, de se qualifier pour la Ligue Europa. A Rennes (41 matchs, 9 buts), il avait, comme une revanche, remporté la Coupe de France face au Paris-SG (2-2, 6 tab à 5) et avait brillé sur la scène européenne.
« On sait ce qu’il va faire mais il le fait trop vite »
Et, aujourd’hui, à Bordeaux, il fait revivre les Girondins (actuellement 10es), empêtrés depuis plusieurs saisons dans la morosité. Jean-Louis Gasset, son entraîneur, lui a donné les clés de l’équipe. « Hatem Ben Arfa est un joueur libre et l’équipe doit s’organiser en fonction de l’endroit où il est », déclarait encore le coach ce week-end. Et le technicien ne peut que s’en satisfaire.
En 7 matchs joués en Ligue 1 cette saison (2 buts, 1 passe), HBA n’a jamais déçu. Pour sa première à Marseille (1-3), il avait marqué un but hors-jeu et montré qu’il était physiquement au point, malgré un logique manque de rythme. Le match suivant face à Nîmes, il obtient en fin de partie le penalty qui permet à Bordeaux de s’imposer (2-0). Puis sur les trois derniers matchs, il est à chaque fois décisif : à Rennes (0-1), il est l’unique buteur du match ; à Paris (2-2), il est à l’origine des deux buts de son équipe ; et dimanche face à Brest (1-0), il débloque la situation d’une frappe du gauche à la 84e minute après avoir éliminé l’ex-Niçois Romain Perraud.
Fataliste, Olivier Dall’Oglio, l’entraîneur breton, a déclaré dimanche après la rencontre : « Ce n’est pas simple de contrôler Ben Arfa, il a une aisance technique. On sait ce qu’il va faire mais il le fait trop vite. » Prendre tout le monde de vitesse, une spécialité de Ben Arfa. Un garçon qu’on a du mal à suivre sur le terrain mais aussi en dehors avec des choix de carrière aussi déroutants que ses passements de jambes. Mais finalement peu importe où il joue tant qu’on peut voir encore son inusable génie s’exprimer sur un terrain.