A Noël, ces écoliers ont une pensée pour les militaires
Trois écoles azuréennes ont pris part cette année à l’opération « cartes de Noël » qui consiste à adresser un message aux soldats en opération. Une initiative qui a aussi des vertus pédagogiques
Gérard Liebenguth fait les comptes : « Cette année, ce sont entre 250 et 300 cartes de Noël qui ont été écrites par les écoliers des Alpes-Maritimes aux soldats en opérations extérieures (Opex) et intérieures (Opint). »
Ce lieutenant-colonel en retraite, basé à Annecy, sert en quelque sorte d’intermédiaire entre les uns et les autres. Il est le secrétaire de la Fédération des soldats de montagne, qui se trouvent destinataires de ces courriers – un dessin accompagné d’un message écrit –, comme d’autres militaires le sont à l’initiative d’autres brigades ou d’autres fédérations.
Auron, Saint-Etienne-de-Tinée et Cannes
Concrétisé en lien avec les écoles, le concept vise à procurer un peu de réconfort aux militaires éloignés de leur famille au moment des fêtes de fin d’année. « Pour Noël et le Nouvel An, on a entre 1 000 et 1 500 personnels des soldats de montagne déployés en France et à l’étranger, détaille Gérard Liebenguth . Et sur l’ensemble de l’arc alpin, ce sont quelque 2 500 cartes qui ont été récupérées. »
L’idée fait donc des émules, même si dans le 06, trois écoles seulement l’ont officiellement mise en application à Auron (grâce à l’enseignante Marina Mouton) et SaintEtienne-de-Tinée (Fanny Lazaro), deux villages de montagne, sur le littoral aussi, à Cannes. Pascale Ghibaudo, chef d’établissement du premier degré à SainteMarie-de-Chavagnes, explique : « J’avais déjà lancé cette opération quand j’étais enseignante à Grasse. J’en avais eu connaissance par mon mari qui est président de l’association des Amis de la France libre sur le 06. Il m’a mise en contact avec le colonel délégué de la France libre départementale et c’est comme cela que les choses ont démarré. Lorsque je suis arrivée à Cannes en 2018, j’ai souhaité que tous les enfants de l’école participent à leur tour. On a commencé par ceux du CP jusqu’au CM2, et ensuite on a inclus les maternelles qui ont réalisé une carte pour toute la classe. »
L’un des moments forts est celui des réponses reçues généralement en janvier et au début du mois de février... « Nos cartes sont parties à Djibouti, au Mali, à la frontière italienne où sont en poste ceux qui surveillent l’immigration, et en France auprès de la force Sentinelle. En retour, certains soldats nous envoient des petits mots, des photos, des écussons même. Cette année, comme nous avons eu pendant deux jours des militaires devant l’école, j’ai eu l’occasion d’évoquer ces échanges avec l’un d’entre d’eux. Lui-même m’a confié avoir reçu une carte il y a deux ans. Il avait les larmes aux yeux en m’en parlant. » Quant aux enfants, principaux protagonistes du projet, « ils sont heureux d’accomplir cette action d’écrire et de dessiner. Dans les lettres que j’ai parcourues, ils leur demandent aussi de faire attention à leur santé, un message directement lié à la Covid. Les textes sont très orientés vers ce thème-là cette année. »
Et les parents, que pensent-ils de l’initiative ? « J’ai eu quelques retours de leur part. Ils se disent ravis et nous confient que leurs enfants en parlent à la maison. »
De quoi peut-être inciter d’autres écoles dans tout le département, à rejoindre ce grand mouvement de solidarité, soutenu par les deux ministères de la Défense et de l’Éducation nationale.