Monaco-Matin

Appel aux dons pour les monuments des vallées

La Fondation du Patrimoine lance une souscripti­on exceptionn­elle pour sauver les monuments que la tempête Alex n’a pas épargnés. Un appel qui devrait résonner bien au-delà du départemen­t

- GAELLE BELDA gbelda@nicematin.fr

L’enjeu n’est pas seulement patrimonia­l. Il est aussi économique. Si la Fondation du Patrimoine se bat, en lançant une exceptionn­elle souscripti­on, c’est pour que soient sauvées les vallées dans leur globalité. En complément des engagement­s pris pour l’humain et la réhabilita­tion des routes, des ponts et des logements, la structure veut panser les plaies des biens historique­s. Ceux-là même qui boostent les coeurs et le tourisme... Quelque chose qui compte et sur lequel il faudra aussi s’appuyer fortement pour que le secteur soit à nouveau animé et porteur.

Pas question de déserter les sites, de se priver de la beauté comme de la rareté de ce qu’ils possèdent. L’appel aux dons viendra compléter ce qui sera débloqué par ailleurs pour faire renaître chapelles, églises et mobiliers anciens. Faisant fi de la violence de cette tempête qui a voulu tout dévaster... mais qui n’aura certaineme­nt pas le dernier mot.

Du baroque ligure

Cette initiative est une chance pour les vallées. Une promesse pour les biens remarquabl­es mais aussi pour le tourisme et la reprise d’une activité. Jean-Louis Marquès, délégué de la Fondation du patrimoine dans les Alpes-Maritimes, insiste : « Le mobilier historique et les bâtiments sont de vrais attraits pour les visiteurs. Il faut aussi travailler à cette relance-là. C’est audelà de la volonté que nous avons tous de ne pas perdre certains éléments précieux. »

Précieux à quel point ? « La particular­ité, c’est qu’il n’est pas question de bâtisses très volumineus­es ou conçues avec des matériaux très nobles... mais on trouve, dans les vallées, des édifices uniques. Qui ont tous quelque chose à dire, à raconter. Du baroque ligure, par exemple, il n’y en a qu’ici. » Et puis c’est notre patrimoine. Certains sites avaient déjà été identifiés avant la tempête. Des dossiers avaient été montés. Bien entendu le caractère d’urgence a grimpé de plusieurs crans et d’autres besoins ont été identifiés. Un inventaire ? « Nous aurons quelque chose de précis et de détaillé d’ici à la fin de l’année. Les équipes sont sur place. L’État, la Drac (direction régionale des affaires culturelle­s), les architecte­s travaillen­t pour établir un relevé complet. Cela nous permettra ensuite de nous organiser, de donner des priorités. » Pour l’heure, la souscripti­on ne concerne pas des ouvrages spécifique­s mais la somme de tous ceux qui ont subi des dégâts et qui sont, en ce moment, inventorié­s.

Le bon moment pour lancer l’appel

« Nous ne voulions pas attendre davantage pour lancer notre appel », souffle Jean-Louis Marquès. Avant de poursuivre : « Près de 40 % des dons se font au mois de décembre. Par générosité, ce sont les fêtes de fin d’année, mais aussi pour des raisons de défiscalis­ation et aussi par charité. Bien entendu, nous avons une tout autre démarche de celles qui concernent plus directemen­t les habitants. Mais elle nous apparaît essentiell­e. Certains hésitent... Mais nous, nous sommes convaincus que cette initiative d’accompagne­r fortement cette restaurati­on du patrimoine saura toucher largement. » Sauver les fresques de Notre-Damedes-Fontaines, à la Brigue ; retaper le retable de Breil-sur-Roya ; choyer la chapelle de La Brigue ; raccrocher solidement le clocher de Valdeblore à la nef ; être aux petits soins de Saint-Michel-de-Gast à Roquebilli­ère...

« Certains dossiers étaient dans les cartons et, par chance, la situation ne s’est pas forcément fortement aggravée pour ceux-là. Même ceux bâtis dans le lit de la rivière, comme Notre-Dame-des-Fontaines ont été préservés parce que bâtis sur une plateforme, donc surélevés. La manière qu’ont eue les anciens d’assembler les pierres a aussi beaucoup aidé. Mais il y a quand même des infiltrati­ons par endroit, des bâtiments à mettre hors d’eau, etc. »

Un message d’espoir

« Cette opération se fera en liaison étroite avec le Départemen­t des Alpes-Maritimes, la Métropole NiceCôte d’Azur et les autres intercommu­nalités du 06. Tous les donateurs seront régulièrem­ent informés de la destinatio­n des fonds, et de l’évolution des chantiers », martèle le délégué de la Fondation. L’informatio­n est aujourd’hui diffusée massivemen­t sur le site de la structure ainsi que par mail par toute l’équipe bénévole. Jean-Louis Marquès, donc. Mais aussi Marcel Bonifassi, Michèle Cianéa, Jacques Joncour, Robert Malausséna, Johanna Néplaz et Aurélie Lagrange, délégués adjoints. Enfin, Réjane Lavagna est chargée de mission. Tous collaboren­t activement pour que soit diffusé « le message d’espoir ».

Pour que les artisans, les profession­nels des métiers d’art, et entreprise­s spécialisé­es dans la restaurati­on du patrimoine aient les moyens de venir à bout d’un chantier d’importance. Et qu’aucun ouvrage ne reste ainsi vulnérable.

Il est possible d’envoyer son don par courrier postal, en écrivant à : Fondation du patrimoine, CCI Nice Côte d’Azur. 20, boulevard Carabacel. CS 11259. 06005 Nice Cedex 1.

Chèque à l’ordre de : « Fondation du Patrimoine – Tempête Alex & vallées niçoises. »

Par Internet, on peut contribuer sur : www.fondation-patrimoine.org

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(Photo Sébastien Botella) Vue en drone de Roquebilli­ère et de la Vésubie après les intempérie­s du  octobre .

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