Matteo, ans, graine de champion, en classe de troisième à domicile
Des posters géants de Nadal partout dans sa chambre, et, dans son armoire, une trentaine de coupes et médailles rangées aux côtés de raquettes de tennis : Matteo Perrod, quatorze ans (ci-contre à gauche en photo avec sa maman Patricia), est une graine de champion en devenir. Sa passion, il la vit au fond des courts depuis l’âge de sept ans.
« C’est tard. D’habitude on débute à l’âge de trois-quatre ans. »
De joueur en culotte courte, l’ado niçois est devenu un sportif de haut niveau avec du talent dans la raquette. Classé, l’an dernier, numéro 1 de la région Sud-Paca chez les 13-14 ans. Cela au prix d’entraînements longs et assidus, six fois par semaine au Nice LTC, après des journées de classe bien remplies au collège Stanislas.
Le premier confinement, « une révélation »
Un rythme dense jusqu’au premier confinement de mars. «Celaaété une révélation, éclate de rire Matteo. Je me suis retrouvé seul, à la maison, en télétravail, et j’ai aimé. Alors j’ai demandé à mes parents de me déscolariser. »
La balle est lâchée. Aux oreilles de sa maman, Patricia, ancienne championne de tennis de Pologne, son pays natal, elle fait l’effet d’une bombe. « Je suis une traumatisée des courts, souffle-t-elle. La compétition, c’est beaucoup de sacrifices, des entraînements très durs. »
Patricia traîne des pieds, Matteo insiste, Frédéric, le père, tranche après un conseil de famille. Et c’est le oui pour l’école à la maison « pour un an d’essai pour voir comment Matteo évolue en cours et sur les courts », temporise ce chef d’entreprise. Et d’opter pour le CNED (Centre national d’enseignement à distance) par la voie réglementée après le feu vert de l’inspection académique.
« Travailler régulièrement et sérieusement »
Quatre mois après la rentrée, Matteo a changé de vie et grandi. À l’aise dans ses baskets, il se rend tous les jours, en voiturette sans permis, à son club US Cagnes-sur-Mer pour ses entraînements, puis, de retour à la maison, fait tourner ses neurones. « Le CNED m’a envoyé tous les cours de 3e. Y compris la musique, mais je suis exempté de flûte ! »,
glisse-t-il malicieusement. Avec l’aide de Patricia dans le rôle de superviseur qui ne laisse rien au hasard, Matteo se fixe chaque jour un planning « avec des objectifs à tenir ».
En termes de cours à étudier, de devoirs à rendre. « En moyenne, il y en a six par semaine, toutes disciplines confondues. Une fois mes copies réalisées, je les scanne et les envoie par mail au CNED. »
Pas trop dur d’étudier tout seul ? Matteo assure qu’il « perd moins de temps », qu’il progresse « avec efficacité » mais qu’il faut se “motiver”. « Avant, au collège, on était obligé de participer. Là, il faut travailler régulièrement et sérieusement. Sinon, tu as vite fait de perdre le fil. »
Du retard, cet ado à la tête d’ange et au moral de battant ne veut pas en prendre. Ni pour ses études, ni pour le tennis. Résultat ? « Je tourne à 18 de moyenne, mais je peux mieux faire. Les bonnes notes, ça motive. C’est un peu comme les balles de matchs, un moment de victoire, de la pure adrénaline. »
Son avenir, il le voit en champion de tennis, 100e mondial pour ses 18 ans. « Ce n’est pas impossible, si je travaille vraiment... »