Monaco-Matin

Stella Almondo : un peu plus près des étoiles...

La pianiste monégasque n’a pas remporté la finale de Prodiges hier soir sur France 2, mais son éblouissan­te prestation vaut victoire, et a ouvert bien des portes à la résidente cannoise

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Ni remords ni regrets, pourrait chanter à nouveau Stephan Eicher. Cela résume parfaiteme­nt l’état d’esprit de Stella Almondo, même si c’est avec la rhapsodie hongroise n°2 de Franz Liszt que la pianiste virtuose a dû défendre ses chances en finale de Prodiges, l’émission diffusée hier soir sur France 2. Certes, la brillante élève du Conservato­ire de Nice n’a pas été désignée vainqueur de sa catégorie instrument­ale par le jury (la soprano Julie Fuchs, la danseuse Marie-Claude Pietragall­a et le violoncell­iste Gautier Capuçon). Mais il est des défaites qui valent victoire. Sur tout lorsque la trajectoir­e de Stella revêt l’allure d’un astre ascendant, plutôt que d’une simple étoile filante. Gautier Capuçon ne s’y est d’ailleurs pas trompé.

« Après l’annonce du résultat, il m’a suivi en coulisses et m’a posé les mains sur les épaules en me disant : tu seras une grande pianiste ! »

De quoi réchauffer le coeur, même si le choeur n’y est pas encore pour Stella.

D’autant plus que la déclaratio­n s’accompagne déjà d’une belle promesse : «Il m’a proposé de jouer avec lui pour un récital dans un grand festival, c’est incroyable ! Pour moi, c’est la vraie victoire », s’exalte l’adolescent­e de 14 ans, que la richesse et l’intensité de l’expérience ont quasiment fait basculer dans l’âge adulte. Sa partition sur le plateau de France Télévision­s, lui a déjà ouvert un très bel horizon. Sa maman Nathalie, toujours admirative et supportric­e de premier rang, n‘en revient pas : « Depuis la demi-finale, on a déjà énormément de demandes pour la produire. Huit concerts sont déjà signés sur la Côte d’Azur, jusqu’en 2022. »

En finale, Stella, décidément mature, a fait fi de l’enjeu pour donner le meilleur de son jeu : « C’était hypertechn­ique, surtout sur la fin, mais c’était comme un feu d’artifice !, se réjouit-elle. C’est la première fois de ma vie que je suis aussi contente de moi. »

De quoi rendre fière sa chère professeur­e à Nice,

Amédée Briggen, qui devra bientôt passer le relais, et confier sa précieuse pépite au maestro Igor Lazko.

Bientôt un maestro !

« Après avoir vu une vidéo de Stella, il a demandé qu’elle vienne apprendre dans son académie à Paris », révèle Nathalie.

Ni vedette, ni comète, mais les planètes semblent décidément s’aligner pour Stella, à travers la voie lactée qu’elle s’est tracée par petites touches blanches et noires, sur son piano alter ego.

Jouissant d’une notoriété naissante au collège Stanislas (« Je suis passée de la fille invisible qui bouffe des cookies à celle à laquelle tous les profs et beaucoup d’élèves viennent parler »), Stella garde les mains fines sans prendre la grosse tête. Classique comme sa robe à collerette et pop-rock comme ses shoes en cuir, avec toute la délicatess­e d’un bel artiste d’avenir...

 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? Même au sommet du Suquet à Cannes, Stella ne quitte jamais sa partition !
(Photo Franz Chavaroche) Même au sommet du Suquet à Cannes, Stella ne quitte jamais sa partition !
 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? À Cannes, dans sa chambre insonorisé­e dont on a cassé un mur pour gagner un peu d’espace, Stella Almondo cohabite en permanence avec son superbe piano Blue Boston. Pour la jeune Monégasque, élève au Conservato­ire de Nice, l’instrument est aussi son meilleur ami dans l’accompliss­ement de soi :
« Prodiges, c’était génial, mais c’était juste un tremplin, alors que le piano est un long chemin, souligne joliment la jeune fille à la chevelure en cascade. J’ai encore tout à apprendre ». La sagesse des grands.
(Photo Franz Chavaroche) À Cannes, dans sa chambre insonorisé­e dont on a cassé un mur pour gagner un peu d’espace, Stella Almondo cohabite en permanence avec son superbe piano Blue Boston. Pour la jeune Monégasque, élève au Conservato­ire de Nice, l’instrument est aussi son meilleur ami dans l’accompliss­ement de soi : « Prodiges, c’était génial, mais c’était juste un tremplin, alors que le piano est un long chemin, souligne joliment la jeune fille à la chevelure en cascade. J’ai encore tout à apprendre ». La sagesse des grands.

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