Peine confirmée pour dégradation d’une Porsche
Il n’était pas question de manifestation de casseurs dans cette affaire de dégradation d’un véhicule Porsche au cours de la nuit de Noël 2018. Après le jugement du 10 mars 2020 par le tribunal correctionnel, le dossier est revenu sur la table de la cour d’appel avec l’interjection de la personne condamnée à quinze jours de prison avec sursis et 600 € d’amende pour sanctionner l’infraction. Plus le versement de 6 000 € de préjudice à la partie civile. Dans son arrêt, la juridiction du second degré a confirmé la peine prononcée en première instance.
À la barre, une assistante juridique niçoise de 30 ans. Elle a une fâcheuse tendance à harceler un homme marié. La raison semble évidente : elle veut se venger de son ex-compagnon qui l’a plaquée après lui avoir fait un enfant. Il la maintiendrait dans le dénuement le plus complet depuis leur séparation en octobre 2018. Plus significatif : cet homme aurait mis un terme à dix-huit mois de vie commune afin d’épouser une autre femme. Une rivale et seule victime dans cette procédure.
La prévenue nie les faits
Ce fameux soir de la Nativité, en effet, la concubine abandonnée venait sonner au domicile du couple en Principauté. Il faut écarter d’emblée les possibles intentions de dinde pour le réveillon, cadeaux sous le sapin ou souliers devant la cheminée. La mère célibataire venait remettre un dessin du gamin pour son père. Aucune réponse malgré « du bruit entendu derrière la porte ». La messagère repartait sans autre commentaire… Or, le lendemain matin, dans le parking de l’immeuble, le véhicule Porsche de l’épouse légitime était dans un triste état : carrosserie rayée, essuie-glaces cassés, capote déchirée…
Si la logique désigne la prévenue, à l’audience elle refuse encore d’endosser la responsabilité des dégradations. La présidente Claire Ghera, cartésienne, reprend l’instruction de l’affaire. « Pourquoi ne pas prévenir de sa venue par un appel téléphonique ? Comment expliquer l’histoire du véhicule dégradé ? Vous connaissiez les lieux ? »
« Je ne suis pas descendue au sous-sol, assuret-elle. Mais restée quatre à cinq minutes sur le palier de la porte. Je ne peux rien dire d’autre… »
€ de réparations
« On ne fait pas autant de kilomètres pour remettre un dessin que nous n’avons jamais vu, maugrée Me Yann Lajoux. Madame n’a pas supporté que son ex-compagnon refasse sa vie avec une autre ! Sa scène de vandalisme en rapport avec sa haine est chiffrée à 16 000 € de réparations. On a le droit de mentir ! Mais il faut assurer la conséquence de ses actes. Mettez un coup d’arrêt à ce genre de méthode à Monaco en confirmant le jugement. »
Une sévère mercuriale du procureur général adjoint Olivier Zamphiroff talonne la plaidoirie de la partie civile. « Ce sont toujours les mêmes explications d’un dossier bien préparé par cette dame avec l’esprit d’apaisement de Noël. Mais on jette l’opprobre sur le père qui ne cherche plus à voir son fils. Pourquoi le noircir ? Vous avez suffisamment d’éléments pour constater des déclarations invraisemblables… »
« C’est une cabale ! »
La défense a une lecture différente du dossier. « On est dans l’instant magique de Noël, décrit Me Arnaud Cheynut. Ma cliente a voulu surprendre son ex-compagnon afin d’éviter en amont une altercation au téléphone. Neuf minutes passées dans l’immeuble ? C’est long mais pas suffisant pour faire l’aller et retour au parking et s’acharner à ce point sur la voiture. D’autant qu’il faut un badge pour pénétrer dans l’emplacement ! Sur une Porsche il y a une alarme ! Cela s’entend. Si l’on vient pour détruire, on essaie de se cacher. Or, on ne voit pas cette dame dans le parking. C’est une cabale. Il faut relaxer ma cliente. »
La cour confirmera le précédent jugement.