Monaco-Matin

Le virus traqué jusque dans les eaux usées

Depuis un peu plus d’un mois, la Région et la Métropole niçoise effectuent des contrôles quotidiens dans les collecteur­s. Objectif : remonter jusqu’à la source de dispersion de la Covid-19

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Allumer la lumière au bout du tunnel. » Autrement dit, prendre notre destin en main pour se débarrasse­r une bonne fois pour toutes du virus. Les mots sont de Renaud Muselier. Le président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors d’une récente interventi­on accompagné­e d’un point sanitaire, a évoqué « les bons outils » qui permettron­t de venir à bout de l’épidémie de Covid. Définitive­ment !

Une semaine d’avance sur le virus

Il en a listé quatre : le dépistage, en rappelant que « 165 000 tests antigéniqu­es et sérologiqu­es avaient été achetés et onze machines de tests rapides pour les hôpitaux cofinancés » ; l’autotest salivaire « que nous devons nous procurer » ; la vaccinatio­n, dont la Région veut devenir le « QG opérationn­el ».

Mais au premier rang de cet « outillage », Renaud Muselier a placé l’analyse des eaux usées. Pourquoi ? « Parce que, indique-t-il, elle nous donne une semaine d’avance sur le virus. Parce qu’elle permet de savoir où les prochains clusters vont apparaître. »

Ainsi, des mesures de lutte efficaces contre la Covid-19 peuventell­es être mises en place. À Marseille, ce sont les marins-pompiers qui ont développé ce que le président qualifie avec emphase de « technologi­e unique en France ».

Grâce à leur savoir-faire, une cartograph­ie réalisée sur le territoire marseillai­s a permis de constater une baisse constante de la présence du virus dans les eaux usées. Un encouragem­ent à pousser l’expérience plus loin et à étendre cette cartograph­ie à l’échelle de la région.

Désormais donc, six intercommu­nalités en font partie. Outre Marseille, il s’agit de Toulon pour le Var, Avignon pour le Vaucluse, Digne-les-Bains pour les Alpes-deHaute-Provence, Briançon pour les Hautes-Alpes et Nice pour les Alpes-Maritimes.

  euros par mois

Depuis le début de l’épidémie, le Bataillon des marins-pompiers de Marseille (BPMP) n’a eu de cesse d’amplifier sa capacité à « mesurer » le virus dans l’environnem­ent. En premier lieu sur les surfaces, dans le but de protéger les victimes transporté­es à bord de leurs véhicules et de s’assurer que les protocoles de désinfecti­on restaient irréprocha­bles. « Une fois qu’on a détenu cette capacité, on s’est aperçu que le virus continuait de circuler au mois de juin par exemple. Parce que tous les jours, nous transporto­ns des possibles Covid dans nos ambulances, nous avons donc adapté nos techniques de mesure du virus dans l’environnem­ent à la mesure dans les eaux usées », expliquait récemment le contre-amiral Patrick Augier qui commande depuis 2019, le BPMP.

À noter que pour ce déploiemen­t de la cartograph­ie sur le territoire Sud, la Région va engager 50 000 euros par mois, et s’appuiera donc sur les collectivi­tés territoria­les, les métropoles et les EPCI (Établissem­ents publics de coopératio­n intercommu­nale). Parfois avec quelques complicati­ons car, précise Renaud Muselier, «ily a des statuts juridiques différents donc c’est un peu ardu sur le plan juridique alors que c’est très facile sur le plan technique. »

Les charmes de l’administra­tion française...

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(Photo Cyril Dodergny) À Nice, quatorze prélèvemen­ts sont effectués quotidienn­ement comme ici au niveau des collecteur­s du boulevard Gambetta.

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