« Il faut aussi voir d’où l’on vient… »
Gilles Sezionale, président de la Fédération française de natation
Éluenàlatêtedela Fédération française de natation, le Niçois Gilles Sezionale était évidemment présent à Saint-Raphaël au cours des quatre jours de ces championnats de France bouclés hier. L’occasion de faire le point avec lui sur l’état de forme de la natation française.
Alain Bernard nous confiait vendredi que c’était « osé » d’organiser ces championnats dans un tel contexte. Qu’en pensez-vous ?
Non, ce n’était pas osé. On s’est vraiment prémuni, on avait un protocole sanitaire très cadré par la préfecture avec des tests Covid obligatoires, des staffs limités, un huis clos… Je dirais en revanche que c’était indispensable de faire ces championnats. Notamment pour les Jeux olympiques. Et les athlètes étaient heureux de retrouver le chlore. Même si les performances n’étaient pas extraordinaires.
Oui, peu de records, deux seulement et des temps moyens…
On ne s’attendait pas à des miracles. On savait bien que ça serait compliqué. Les athlètes n’étaient pas dans des conditions optimales.
On pense notamment aux têtes d’affiche, Mehdy Metella, Charlotte Bonnet et Florent Manaudou, qui ressortent déçus de ces quatre jours…
Mehdy revient de blessure. Charlotte s’est bien rattrapée sur mètres (avec un titre à la clé, mais à centièmes du minima olympique) et Florent l’a reconnu, il a encore du travail à faire. Il est honnête, il va retourner au travail.
Certains nageurs ont été battus par des étrangers. Le Suisse Jérémy Desplanches a pris le premier titre de ces championnats de France sur mètres papillon, suivi dans la foulée d’un sacre de la Belge Florine Gaspard sur mètres brasse, puis d’Ayoub Hafnaoui de nationalité tunisienne sur mètres NL. Pouvez-vous expliquer ces couronnements étrangers ?
Il ne faut pas oublier que les championnats sont open et il faut de la concurrence. Ce sont des nageurs qui s’entraînent dans des clubs français avec des entraîneurs français, ce qui prouve leurs qualités. Après, il y a des trous dans certaines nages et on le sait. Il faut que personne ne se mente. Comme le fait Florent. Mais il faut aussi voir d’où l’on vient. On a reconstruit la natation française. Et on voit d’ailleurs que l’on aura entre et nageurs sur les prochains championnats d’Europe (du au mai, à Budapest).