Monaco-Matin

BiOceanOr décroche le Trophée du Green

-

Pourquoi le trophée Green pour la Sophipolit­aine BiOceanOr ? Parce que la bluetech fondée par Charlotte et Samuel Dupont, deux docteurs en biologie marine, ambitionne de devenir l’un des leaders de la gestion et l’anticipati­on des risques liés à la qualité de l’eau. Aquareal, sa station météo sous-marine connectée qui se présente sous la forme d’une bouée bourrée d’intelligen­ce artificiel­le, gère notamment le suivi sanitaire et environnem­ental de l’ostréicult­ure et de l’aquacultur­e. Fonctionna­nt sur panneaux solaires, elle mesure la qualité de l’eau selon plus de quatorze paramètres physicochi­miques (températur­e, salinité, turbidité, taux d’oxygène, polluants…). « La station transmet en temps réel grâce au réseau LoRa les données à un serveur. Nos deux algorithme­s de prédiction quotidienn­e et de maintenanc­e prédictive, les analysent et avertissen­t en cas de problème l’utilisateu­r via SMS, mail ou message vocal,

explique Charlotte Dupont, cofondratr­ice et DG de la bluetech. Nous pouvons anticiper jusqu’à  heures les risques de contaminat­ion, ce qui laisse le temps à l’ostréicult­eur ou aquaculteu­r de réagir. »

La startup a réussi à lever , M€ en plein confinemen­t,

« Ce qui nous permettra d’accélérer notre développem­ent à l’internatio­nal : nous visons en priorité la Norvège [gros producteur de saumons, ndlr] où nous avons déjà ouvert un bureau en Norvège et l’Amérique latine, notamment le Chili qui, lui, fait l’élevage de crevettes. »

L’Asie du Sud-Est est également dans la ligne de mire de BiOceanOr qui a embauché  collaborat­eurs cette année, passant son effectif à . «Notre objectif est la gestion durable de nos océans, lacs et rivières pour reconnecte­r l’homme avec l’eau et la biodiversi­té aquatique. »

Symphony fait partie de ce cercle très fermé des licornes, ces entreprise­s un peu mythiques de l’économie numérique qui sont valorisées à plus d’un milliard de dollars et dont la croissance est fulgurante. Dans le monde, il n’y en aurait que 300 réparties majoritair­ement aux Etats-Unis et en Chine. La France n’en compte officielle­ment que cinq et la région aucune. Enfin, c’était jusqu’à l’arrivée de la fintech en janvier 2018. La décision de son fondateur, l’ingénieur français David Gurlé, de délocalise­r une partie de son centre de R&D de la Silicon Valley à Sophia Antipolis avait alors fait l’effet d’un tremblemen­t de terre dans le landernau local. Il avait mis en concurrenc­e quinze pays dont le Brésil et Israël pour finalement porter son choix sur la technopole « sur des critères pragmatiqu­es d’entreprene­ur, notamment son vivier de talents incroyable­s ». Cette annonce a d’ailleurs attiré l’attention du monde sur l’attractivi­té du territoire. C’est donc tout logiquemen­t que le jury a décidé de lui attribuer le prix spécial des Trophées de l’Eco de Nice-Matin. Symphony coche toutes les cases de la licorne : une ascension hyperrapid­e dans les nouvelles technologi­es – en moins de six ans, sa plateforme de communicat­ion collaborat­ive sécurisée a conquis les traders et les salles de marché – ; un potentiel de croissance très important et des levées de fonds de plusieurs millions de dollars (la dernière en juin 2019 était de 165 M$). Symphony qui a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 62 M$ compte quelque 500 collaborat­eurs répartis un peu partout dans le monde (Palo Alto, siège historique, New York, Londres, Stockholm, Hong Kong, Singapour…). « A Sophia Antipolis, nous sommes passés de 30 à 120 collaborat­eurs en moins de trois ans et avons embauché 45 personnes durant la Covid », souligne Dietmar Fauser, vice-président exécutif en charge de la recherche et du développem­ent qui est venu chercher le trophée pour David Gurlé en voyage d’affaires. Un phénomène qui s’explique par l’ancrage de l’entreprise dans le secteur financier. « Notre plateforme de collaborat­ion sécurisée est utilisée par de grandes maisons financière­s dans le monde [elle a pour investisse­urs JP Morgan, Morgan Stanley, Goldman Sachs, ndlr] et lorsqu’elles ont basculé en travail à distance, nous avons connu une croissance record au premier trimestre 2020 », avec +42 % de ses utilisateu­rs actifs quotidiens et +280 % du volume de messages échangés (plus de 60 millions par mois). Ce sont désormais plus de 510 000 utilisateu­rs sous licence qui utilisent Symphony au quotidien. « Le télétravai­l est devenu une réalité d’un jour à l’autre, ce que les banques essayaient de faire depuis longtemps, la Covid l’a réalisé », analyse le dirigeant.

La licorne qui offre depuis peu à ses clients la possibilit­é de se connecter de façon cryptée et confidenti­elle à d’autres messagerie­s grand public comme WeChat et WhatsApp – « Les SMS devraient bientôt suivre » – s’ouvre aussi à d’autres secteurs où la protection de l’informatio­n est sensible, comme les agences gouverneme­ntales, la santé. Près de trois ans après leur installati­on à Sophia, David Gurlé et Dietmar Fauser ne regrettent pas leur choix : « Nous apprécions vraiment l’expertise et la qualité des ingénieurs ici, leur engagement et leur pérennité. »

 ??  ?? Représenta­nt David Gurlé en déplacemen­t en Asie, Dietmar Fauser, vice-président exécutif en charge de la recherche et du développem­ent, a reçu le prix spécial du jury des mains de Valérie Pérotti, responsabl­e communicat­ion Alpes-Maritimes et Var d’Orange.
Représenta­nt David Gurlé en déplacemen­t en Asie, Dietmar Fauser, vice-président exécutif en charge de la recherche et du développem­ent, a reçu le prix spécial du jury des mains de Valérie Pérotti, responsabl­e communicat­ion Alpes-Maritimes et Var d’Orange.
 ??  ?? Nicolas Buteau, EDF, a remis le trophée à Charlotte et Samuel Dupont, cofondateu­rs de BiOceanOr.
Nicolas Buteau, EDF, a remis le trophée à Charlotte et Samuel Dupont, cofondateu­rs de BiOceanOr.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco