« La réforme des retraites reste nécessaire mais n’est pas une priorité », estime Elisabeth Borne
Alors que le projet de réforme des retraites du gouvernement a été suspendu en début d’année en raison de la pandémie de coronavirus et qu’Emmanuel Macron a indiqué lors d’un déjeuner que la réforme n’était « pas d’actualité » ou «pasà l’ordre du jour », selon des sénateurs présents, la ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué, hier sur RTL, que la réforme « reste nécessaire ».
La ministre a toutefois souligné que « la priorité immédiate est de surmonter la crise sanitaire, économique et sociale que l’on traverse ». « Il faut qu’on soit à 100 % mobilisé pour apporter les réponses en fonction de l’évolution de l’épidémie et ajuster les dispositifs », a-t-elle insisté, ajoutant que la reprise des discussions autour de la réforme des retraites viendra plus tard.
Dissonance avec Bercy
Une analyse qui tranche de nouveau avec celle de Bruno Le Maire, le patron de Bercy jugeait récemment encore que cette réforme des retraites était «une priorité absolue ».
Dans ce contexte, la réforme est donc mise de côté, sans être abandonnée. Tout dépendra de
« quoi 2021 sera faite » : « c’est une réforme importante, il faut que le contexte se prête à un dialogue social avec les organisations syndicales », a plaidé la ministre, avant d’ajouter que
« notre pays a besoin de sérénité, d’apaisement ». L’exécutif reste cependant persuadé du bien-fondé de cette réforme, qui
« reste nécessaire », en particulier pour les « travailleurs de la deuxième ligne qui sont désavantagés par le système actuel » .Il faut cependant que « les circonstances » permettent de mener cette transformation à bon port, et « je ne connais pas le climat économique et social du printemps prochain », a avancé la ministre.
Priorité à la gestion de l’épidémie
Pour l’heure, le gouvernement tente de garder la main sur l’épidémie.
Et observe avec attention la situation en Europe, alors que nos voisins se reconfinent peu à peu. « On a été critiqués sur le fait d’avoir eu des règles plus strictes que les autres », mais aujourd’hui, ces derniers suivent l’exemple français, a jugé Élisabeth Borne.