Fabrice : « Il faut préserver les personnes à risques sans détruire l’économie »
« C’est horrible... » Un sourire succède à sa grimace. Fabrice Roger, 40 ans, vient de se soumettre à un test antigénique pour la deuxième fois. Ce Niçois qui travaille dans l’aviation privée est amené à souvent se déplacer. « En rentrant de Serbie, j’ai été contrôlé à l’aéroport de Charles-deGaulle. C’est toujours une partie de plaisir ! »
Il en rigole. Sans enthousiasme, mais sans rechigner pour autant, il ouvre sa narine à l’écouvillon de Paul Biard, cogérant de la pharmacie du Phoenix à NiceOuest. « J’avais fait des tests sanguins. C’est moins contraignant. Le nez, ce n’est pas très agréable... »
Pas agréable, mais nécessaire. Fabrice Roger en convient.
« C’est bien de se faire contrôler. Mes parents sont des personnes à risques, dans les plus de 70 ans. »
Ils n’ont pas prévu de passer le Nouvel An ensemble, mais ont partagé Noël, « en gardant nos distances. On a déplacé le salon dans une pièce plus grande. On a mis une table plus large. On s’est espacé autant que possible. Ce n’est jamais facile... Mais on a essayé. »
Par temps d’épidémie, ce quadra « essaie de se tenir à l’écart des personnes âgées et à risques. Il faut faire attention pour elles. C’est la priorité. » Car Fabrice Roger le pressent, au vu des dernières déclarations d’Olivier Véran : le couperet risque de retomber. « On a tous peur d’être reconfinés », admet-il. Or à ses yeux, ce n’est pas la bonne solution.
« À un moment, il faut quand même vivre. Les jeunes doivent pouvoir sortir et travailler. Si on arrive à isoler les personnes plus à risque, à les traiter, les vacciner, c’est un moyen de ne pas détruire l’économie. Et de ne pas rajouter des dégâts à ceux qui ont déjà été faits, et que l’on verra en 2021. » Dans son métier, forcément, l’approche commerciale est plus compliquée « quand vous ne pouvez pas manger ou prendre un café avec les clients ». Mais Fabrice ne se lamente pas. Il songe plutôt aux autres victimes collatérales de l’épidémie : « C’est terrible pour un paquet de restaurateurs et d’industries. »