Il vole des crèmes antirides puis un portable : un mois de prison ferme
Encore un « Misérable « ? Un énième Jean Valjean du XXIe siècle condamné pour un vol par nécessité afin de subsister ? Ou un vagabond à la mentalité de truand ? Absent à l’audience, ce personnage russe à la conduite étrange n’apportera aucune compréhension sur les raisons de ses réactions. Le 9 mai dernier, à la pharmacie Ferry, comme le 3 septembre à la Fnac, cet homme de 35 ans avait frauduleusement soustrait des produits.
Le premier délit est commis dans l’officine de la rue Grimaldi. L’individu, sans profession, profitait de l’affluence pour dérober furtivement deux pots de crème antirides d’une valeur de 312 euros. Le vol est enregistré sur la vidéo interne et un responsable donne l’alerte.
Le signalement du larron permet aux policiers de le retrouver rapidement et de restituer les cosmétiques à l’apothicaire. Le trublion résident niçois fait juste l’objet d’un rappel à la loi. Mais il commet une autre infraction délictuelle quatre mois plus tard, cette fois dans l’enseigne de la galerie commerciale du Métropole. Le portique sonne quand ce client inquiétant quitte le magasin. Le vigile veut contrôler son sac. C’est un refus net.
« Il a fait du chapardage un moyen de subsistance »
Jusqu’à l’arrivée des policiers. Le coupable demeure également muet aux questions posées. Mais il ouvre son cabas pour rendre l’objet dérobé. Un portable. Il essaie ensuite de s’enfuir. Retenu par un bras, il réussit tout de même à s’échapper. Une patrouille parvient à l’interpeller un peu plus loin.
« Le prévenu n’est pas un inconnu pour la justice française, remarque le président Jérôme Fougeras Lavergnolle quand il feuillette le (*) dossier. Il a été condamné plusieurs fois pour vols, vols aggravés… »
D’où des réquisitions rigoristes du premier substitut Julien Pronier. « C’est une personne qui a fait du chapardage un moyen de subsistance. Il est temps d’en finir. De sanctionner autrement. D’opter maintenant pour de la prison avec sursis. Un mois pour chaque vol.»
À l’issue du délibéré, le tribunal prononce la jonction des deux procédures avec la qualification d’un jugement contradictoire. Cependant, les juges ne suivent pas le ministère public. La sanction ne retiendra aucune mesure de clémence en faveur du prévenu : un mois ferme !