Impliquer et concerter les habitants
Victimes de la tempête Alex, les habitants de la Roya veulent désormais être les acteurs de sa reconstruction. En témoignent les initiatives mises en place aussitôt après le drame. Réunions de citoyens autour des « Amis de la Roya », création de groupes solidaires, nombreux échanges sur les réseaux sociaux…
Pour fédérer ces bonnes volontés, l’association « Remontons la Roya » vient de voir officiellement le jour.
« Des dizaines de groupes ont été créées sur les réseaux sociaux pour organiser l’entraide aux vallées dévastées, recueillir des dons et aider les sinistrés. Des milliers de personnes s’y sont connectées, permettant en peu de temps de recueillir des quantités remarquables de vêtements, vivres, bouteilles d’eau et d’échanger des informations », rappelle-t-on sur le site de l’association, dont les adhésions sont ouvertes depuis fin décembre. Précisant qu’à l’origine de ce projet se trouve Amandine, la créatrice du groupe Facebook « La Roya d’après » – visant à « parler, rêver, et échanger sur la vallée de la Roya de demain ».
« Face au succès de son initiative, on lui proposa de fonder une association dont le but serait de se rassembler pour réfléchir la reconstruction », poursuit-on. Cette volonté d’avoir voix au chapitre a été entendue par la communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf). Les élus des communes membres ont en effet demandé à être en charge de la Maîtrise d’Ouvrage pour le chantier de renaissance de la Roya. « Nous représentons la population légitimement et considérons que la conception de ce que sera la vallée ne peut se faire sans la consulter », clame le président de l’agglo, Jean-Claude Guibal. Pour une raison très simple : personne ne connaît mieux la Roya que ses habitants. Confiants. « Bien que souvent douloureuse et sujette au processus de deuil, la rupture permet toujours de l’espace, de la liberté, du renouveau, de la création. Le chaos peut tout emporter, les boucliers et les armes, la résilience elle, sera toujours à portée de main. Parce qu’elle ne nécessite ni biftons, ni moteurs, ni politiques. C’est elle qui nous fait déblayer, nettoyer, reconstruire, réfléchir, danser, trinquer, maintenir des commerces, se câliner, s’accompagner dans les peurs et les pleurs, se regarder, chanter, se connaître (...) C’est ça qui reste et qui restera (...) Et le “on ne peut plus faire comme avant…” n’est plus une fermeture mais devient une ouverture », résumait ainsi la Tendasque Anaïs Janin, le novembre, dans un texte très lu et partagé.