La Côte d’Azur multiplie les signes d’impatience
Les premiers agents du CHU de Nice ont été vaccinés hier. Les cliniques puis les professionnels libéraux de santé suivront dans les prochains jours. Des milliers d’Azuréens attendent leur tour
Àl’entrée de la salle de vaccination, un personnel hospitalier prend le consentement de chaque patient. Sa combinaison violette tranche avec le ballet des blouses blanches. De part et d’autre des tables de soin, il n’y a en réalité que des médecins, des infirmiers et des membres du CHU de Nice.
La campagne de vaccination des personnels hospitaliers a débuté hier à l’Archet. Dans les prochains jours, le CHU devrait ouvrir deux centres supplémentaires, à Pasteur et sans doute à Cimiez. Une campagne de vaccination sera également conduite à l’hôpital de Tende. Les personnels des cliniques privés suivront, à partir de demain, tout comme, par la suite, les praticiens libéraux, médecins, infirmiers, kinés… de ville.
Le vaccin stocké dans les superfrigos du CHU
Les voeux du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui, le 31 décembre, prônait une accélération de la campagne de vaccination, notamment auprès des soignants, ont donc été exaucés. Au prix d’une impressionnante logistique :
« Cela demande beaucoup d’organisation mais nous nous y préparions en fait depuis une dizaine de jours », confie Charles Guepratte, directeur général du CHU de Nice qui s’est vu confier la responsabilité des premières doses de vaccinsarrivées dans le département. Car pour les conserver, il faut des superfrigos dont la température ne doit pas excéder 60°C! « Nous avons reçu les premières doses dans la nuit de mardi à mercredi », explique le Dr Rémy Collomp, chef du pôle pharmacie. Elles sont d’ailleurs arrivées dans des emballages réfrigérés équipés d’une sonde enregistrant la température tout au long du transport. Car si la chaîne du froid venait à être rompue, la durée de vie du vaccin ne serait plus que de cinq jours.
doses disponibles d’ici la fin de semaine
Pour l’heure, le CHU détient environ 4 800 doses. Mais une nouvelle livraison doit arriver dès aujourd’hui. « Nous devrions atteindre rapidement les 10 000 vaccins », annonce Charles Guepratte. «Ilne devrait pas y avoir de problème d’approvisionnement, promet Christian Estrosi qui s’en est assuré auprès de l’État. « Maintenant il faut que le geste suive, martèle le président de la Métropole niçoise qui rappelle que plus il y aura de gens qui accepteront de se faire vacciner, plus vite nous développerons une immunité collective et pourrons reprendre une vie normale. »
Hier, en l’espace de quelques heures, une cinquantaine d’agents ont donc été les premiers à recevoir leur injection. Tous ont plus de 50 ans ou présentent des pathologies à risque.
Ce sont pour l’heure les critères d’éligibilité. Ils concernent tout de même environ 2 500 agents au niveau du CHU de Nice. Reste à savoir combien seront volontaires. À l’image du Pr Jean Gugenheim, chef du service de chirurgie digestive, qui, hier, a été l’un des premiers à se faire vacciner… Même s’il avoue avoir au préalable mûrement pesé le pour et le contre : « Je me suis longuement documenté sur ce nouveau vaccin à ARN messager. Il ne modifie pas le génome et ne semble avoir que des effets très secondaires ». Ce praticien a donc décidé de passer le pas car, rappelle-t-il, « c’est le seul moyen de se protéger et de mettre fin à l’épidémie ».