Elle est déçue par son cadeau de Noël, il la roue de coups
L’affaire évoquée ce mardi au tribunal correctionnel donne matière à réflexion au niveau de la valeur des cadeaux mis sous le sapin. Il y a lieu d’être inquiet, en effet, à l’écoute de l’attitude perverse d’un couple russe. Le 18 décembre dernier, d’après les propos du prévenu au cours de sa garde à vue, le manteau à 3 000 offert par cet homme d’affaires a déçu sa concubine qui espérait un vêtement griffé à… 20 000 . Jusqu’à exercer des représailles réciproques où insultes et scènes de violences font horreur. Depuis, par bonheur, ils se sont rabibochés et le couple a entrepris une lune de miel de circonstance à Dubaï.
Elle enregistre la dispute
D’emblée, la présidente Françoise Barbier-Chassaing a déploré « l’absence de ce personnage. Il n’est pas présent et Madame a retiré sa plainte. » Qu’en est-il exactement ? Dans la soirée, le concierge de l’immeuble appelle la police. Une scène de ménage tourne au drame. Une fois sur place, les agents constatent une touffe de cheveux arrachée, des contusions sur l’avantbras, des hématomes labial et sur la paupière d’une jeune femme. Pendant son transport au CHPG elle dénonce son compagnon qui sentait l’alcool et l’insultait. La compagne a eu très peur. Elle a eu le réflexe d’enregistrer la dispute d’une dizaine de minutes.
Elle s’est réfugiée dans la chambre pour se protéger. Son compagnon l’a suivie et s’est jeté sur elle. Il l’a maintenue sur le lit avec un coussin sur la tête. L’homme est placé en garde à vue. Il reconnaît les faits mais avec des torts partagés. Au retour d’un déplacement en Russie, le couple se serait disputé pour des motifs futiles. Dont ce manteau pas assez cher. Il signale, certificat médical à l’appui, qu’il a reçu un coup de pied en direction des testicules. C’est l’unique raison de sa réaction d’avoir maintenu cette dame sur le lit.
Ordonnance de protection
La plaignante réfute ce geste, ou du moins son intentionnalité. Entretemps, le premier substitut Cyrielle Colle prend une ordonnance de protection. Mais quelques heures plus tard, Madame retire sa plainte. Car elle veut sauver son couple avec une petite fille de trois ans et reconnaît une part de responsabilité dans la chamaillerie. Pour la représentante du parquet, « peu importe l’origine de la dispute, ces violences physiques sont inacceptables. Les explications de Monsieur ne correspondent pas aux déclarations de Madame. Sa blessure à l’entrejambe ? Comme on a la preuve qu’il ment, on ne peut s’en assurer. La réponse est disproportionnée. Sans antécédents, envoyez au prévenu un signal fort de six mois d’emprisonnement. Il peut bénéficier du sursis. » Comme l’homme d’affaires avait pris le soin d’être représenté à l’audience par Me Arnaud Cheynut, l’avocat prétend que « ce couple est bien plus complexe que la description faite. La victime s’est contredite et elle a volontairement mis un coup dans les parties génitales de mon client. Certes, il y a eu des violences et l’excuse de provocation. Il faut pourtant faire preuve de clémence, comme Madame qui a retiré sa plainte. » Le tribunal a préféré marquer le coup avec dix mois avec sursis et une amende de 10 000 euros.