Initiative Menton Riviera aux petits soins des sociétés
La plateforme d’aide aux entreprises s’est fait remarquer en 2020 tant les aides à l’économie locale – financières mais aussi psychologiques – sont passées par elle. Bilan… et perspectives
L’immense majorité des acteurs de l’économie locale la connaissait déjà. Mais après une année 2020 riche en missions pour la plateforme d’aide aux entreprises Initiative Menton Riviera (IMR), impossible désormais d’ignorer son existence. Il faut dire que sur le plan financier comme sur le volet moral, la petite équipe a déployé – en plus de son activité traditionnelle – un arsenal d’aides aux sociétés sinistrées. À commencer par le gel des emprunts en cours, ou par la mise en place du site « imrcovid », qui, toujours d’actualité, répertorie toutes les aides à solliciter. « Les entrepreneurs avaient aussi besoin de soutien psychologique. Nous avons rappelé chacun de ceux qui nous ont sollicités », commente la présidente, Sandra Paire. Évoquant un cumul de 150 heures de bénévolat.
Cellule économique
« Une cellule économique a été montée avec l’ensemble de nos partenaires, indique de son côté le directeur d’IMR, Cédrick Hérisson. Celle-ci a notamment permis d’identifier des critères d’éligibilité pour obtenir des aides – souples pour assurer la meilleure réactivité possible, et donnant un cadre vu qu’il était question de fonds publics. »
De fait, la plateforme a été missionnée pour verser les aides directes débloquées par la communauté de la Riviera française (Carf) à hauteur de 500 000 euros. Alors que 950 000 € ont alimenté le fonds régional Covid Résistance. « Il faut bien voir la montée en puissance du dispositif jusqu’à un point culminant : la tempête Alex, reprend le directeur. Le travail réalisé en début d’année a permis de reprendre les mêmes outils après la catastrophe pour que l’aide aux entreprises sinistrées soit très rapide. Il y a toujours une opposition entre le temps administratif et le temps entrepreneurial. Pour la Covid comme pour Alex, nous avons ainsi proposé un trait d’union en attendant que les sociétés puissent recevoir d’autres aides. Elles ont pour la plupart bénéficié du prêt garanti par l’État ; on venait consolider ». Tous les secteurs n’ont pas été impactés de la même manière, précise Cédrick Hérisson. Notant qu’un tiers des aides Covid a été versé au secteur HCR (Hôtellerie, café, restauration). Rappelant que le territoire est en grande partie composé de TPE, pour qui la trésorerie est toujours plus difficile. Des entreprises s’en sont malgré tout bien sorties, glisse-t-il. «La crise a révélé l’extrême diversité entrepreneuriale du bassin. Il y a des secteurs prépondérants mais pas seulement », analyse par ailleurs le directeur. Avant de donner l’exemple des artisans et indépendants qui se font travailler les uns les autres. Autre enseignement de la crise : la nécessité de se tourner vers les outils informatiques. À l’instar des restaurants qui se sont lancés dans le « click and eat ». « Globalement, le commerce de proximité sait qu’il a besoin du numérique. Les patrons ne le voient plus comme quelque chose de négatif. Il y a au contraire un potentiel de croissance énorme », reprend Cédrick Hérisson. Conscient que la France est en retard au niveau européen.
« On mesure combien le contexte est difficile pour beaucoup d’entreprises. Le combat continue, il faut tenir. Aujourd’hui, la majorité de chefs d’entreprise ne demande pas des aides mais de pouvoir travailler », conclut-il.