Monaco-Matin

Le couvre-feu plus fort que les rabais

- CHARLINE ANDRIEUX

D’habitude on ferme à 19 h et ça fonctionne bien. Là je ne vois plus aucun client à partir de 17 h car ils rentrent tous chez eux ».

« Qui va acheter de jolis escarpins quand on ne peut pas sortir ? »

En effet, les commerçant­s, mis à mal par la crise, avaient déjà quasiment tous mis en place quelques promotions. C’est le cas de Sylvain qui travaille chez Adam Chemisier. Pour booster un peu les ventes, il avait affiché des réductions de 30 %, et désormais, les rabais ne sont que plus attirants. Le vendeur s’adapte à la crise pour ces soldes particulie­rs, il fait du click and collect, laisse le magasin ouvert plus longtemps entre midi et deux, envoie des sms aux clients, organise des ventes privées etc…

Dans la rue piétonne, Josiane est venue prendre la températur­e en ce début de soldes. « Je fais plus du lèche-vitrines qu’autre chose, plaisante-t-elle. Je compte seulement acheter un pull qui tient chaud, mais ça sera tout. À quoi bon acheter des nouveaux vêtements quand on ne sort pas », conclut la sexagénair­e. Jean-François n’en pense pas moins. Vendeur à Cadence, ses espérances sont de bien pouvoir travailler, et vendre à la fois les articles soldés et la nouvelle collection. La période de rabais doit donc être forte et importante. Jean-François n’est pas très optimiste sur la situation actuelle. Pour lui, ces soldes ont commencé trop tard. Malgré les nombreuses remises qu’il a consenties, il a conscience que la priorité des gens, c’est l’alimentati­on. « Le couvrefeu est problémati­que dans la mesure où les gens doivent gérer leur temps, et les soldes, ce n’est pas la priorité. Puis, qui va acheter de jolis escarpins quand on ne sort pas ? ». Nicolas de l’horlogerie Gold and Stone ne se montre pas plus positif. Ce n’est pour lui pas une période de ventes qui augmentent significat­ivement, mais il a quand même mis en place des réductions, comme des montres à 50 %.

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