Monaco-Matin

Affaire Agnès Le Roux : Maurice Agnelet est mort

Maurice Agnelet, condamné en 2014 pour l’assassinat de la riche héritière niçoise, Agnès Le Roux, est mort en Nouvelle-Calédonie, où il avait rejoint son fils après sa libération

- SG sgasiglia@nicematin.fr

Maurice Agnelet, condamné en 2014 à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Agnès Le Roux, l’héritière du casino du Palais de Méditerran­ée, disparue en 1977 à l’âge de 29 ans, est décédé d’un arrêt cardiaque le 12 janvier à l’âge de 82 ans, en Nouvelle-Calédonie, a confirmé, hier soir, l’un de ses avocats, Me François Saint-Pierre. Son fils, Thomas Agnelet, a confié à nos confrères de Médiapart l’avoir « trouvé au matin dans son lit, il était mort dans son sommeil ». Maurice Agnelet a toujours clamé son innocence dans cette mystérieus­e affaire, l’une des plus retentissa­ntes jamais survenues sur la Côte d’Azur, sur fond de guerre des casinos niçois.

Amant de l’héritière du Palais de Méditerran­ée

Quarante-quatre ans après, on ne sait toujours pas ce qu’est devenue la riche héritière : le corps d’Agnès Le Roux n’a jamais été retrouvé. Les hypothèses les plus folles ont alimenté la chronique

Le corps d’Agnès Le Roux n’a jamais été retrouvé. Maurice Agnelet, condamné pour son assassinat a toujours clamé son innocence.

pendant des dizaines d’années. À l’époque, Maurice Agnelet, avocat et amant de la jeune femme était proche de Jean-Dominique Fratoni, ami notoire de Jacques Médecin et patron de l’autre établissem­ent de la Promenade des Anglais, le casino Ruhl. Juste avant de ne plus jamais donner signe de vie, Agnès Leroux avait vendu les parts du casino familial à son concurrent, le « parrain des jeux » azuréen.

Après la disparitio­n de la jeune héritière, le week-end de la Toussaint 1977, l’argent avait été retrouvé sur un compte au seul nom de Maurice Agnelet.

Non-lieu, acquitteme­nt et...  ans de prison

Après avoir bénéficié d’un nonlieu en 1985, l’ancien amant de la fille de Renée Le Roux avait été acquitté en 2006 lors d’un premier procès, grâce au revirement d’un témoin capital. Maurice Agnelet avait, ensuite, été condamné en appel à vingt ans de réclusion criminelle. C’était l’année suivante. Puis, en 2013, la Cour européenne des droits de l’Homme avait estimé que ce procès n’avait pas été équitable, le verdict n’ayant, selon la Cour, « pas été motivé ».

Un troisième procès s’était donc tenu, à Rennes cette fois, en 2014.

Et la peine de 20 ans de prison avait été confirmée.

Enfin, en juillet 2015, la Cour de cassation avait rejeté son pourvoi, rendant la condamnati­on définitive.

Sa libération anticipée obtenue en septembre dernier avait été retardée jusqu’au 24 décembre par le parquet qui avait fait appel de la décision du tribunal d’applicatio­n des peines de Caen. Maurice Agnelet avait ensuite rejoint son fils en Nouvelle-Calédonie.

« Très affaibli »

Dans les derniers temps, il avait beaucoup faibli physiqueme­nt, il avait des problèmes de santé, et mentalemen­t, il allait de plus en plus mal. C’est indigne de l’avoir gardé si longtemps », confie l’avocat de l’octogénair­e, rappelant les « difficiles conditions de détention de son client ».

Maurice Agnelet a passé près de 12 ans de sa vie en prison. Une vie chaotique, flamboyant­e et remplie de secrets... Sur fond de bataille des tapis verts.

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