Monaco-Matin

À l’Opéra de Nice La Dame blanche a pris des couleurs

Amélie Robins, la Diva du Var, sur scène

- La Dame blanche ANDRÉ PEYREGNE

Avec cette situation sanitaire dont on ne voit pas la fin et la fermeture des salles de spectacles, on avait une peur bleue que La Dame blanche passe à la trappe !

Il n’en a rien été. L’Opéra de Nice a décidé de valoriser le travail accompli pendant trois semaines de répétition­s et a enregistré le spectacle pour le diffuser en streaming à partir du 29 janvier. L’opéra niçois commence à avoir l’habitude. Son premier spectacle de la saison, Akhénaton , a été lui aussi diffusé en novembre en streaming et totalisé… 70 000 spectateur­s à travers le monde – ce qui correspond à l’équivalent de... soixante-dix représenta­tions ! La Dame blanche mérite le même succès. Initialeme­nt, la représenta­tion de cet opéra de Boieldieu devait être faite dans des décors de l’Opéra Comique de Paris. Lorsque la crainte d’une annulation est apparue, Bertrand Rossi, directeur de l’Opéra de Nice, a annulé la venue des décors de Paris et a imaginé, avec la metteuse en scène Valérie Nègre, de donner une version « allégée » du spectacle.

Les choristes dans les loges

L’opéra a été raccourci à deux heures au lieu de trois, l’orchestre à effectif réduit placé sur la scène et non dans la fosse, les chanteurs devant évoluer devant l’orchestre.

C’est à ce spectacle que nous avons assisté, lors de sa captation vidéo, devant une salle désespérém­ent vide où aucun public ne réagissait ou n’applaudiss­ait. Salle vide ? Pas tout à fait : les choristes avaient été placés dans les loges et apportaien­t depuis la salle une réplique chantée – et fort réussie – aux acteurs qui étaient sur scène. L’orchestre était dirigé par une femme chef d’orchestre, Alexandra Cravero. Celle-ci réussit à donner une unité au spectacle, tout en ayant les chanteurs et le choeur derrière elle – ce qui est contraire à la pratique normale.

En tête de distributi­on se trouvait la radieuse Amélie Robins (la « Diva du Var », voir Nice-Matin du 13 janvier). La fraîcheur de sa voix et de sa personne sont telles que lorsqu’elle arrive en scène on a l’impression que le printemps entre avec elle.

À ses côtés, la belle voix et la présence de la mezzo Sophie MarinDegor, l’assurance de Marie Kalinine, la voix charmeuse et le timbre velouté du ténor Patrick Kabongo (malgré un début de spectacle où il parut peu assuré), la belle tenue du baryton Laurent Kubla, la prestation du Niçois Michael Guedj. L’histoire de cet opéra se déroule dans un château écossais. Le kilt était donc de rigueur dans le dress code.

Il y a des lustres qu’on n’avait donné La Dame blanche . On croyait ce charmant opéra enfoui dans le passé. Et c’est ainsi que l’Opéra de Nice a donné des couleurs à La Dame blanche.

de François-Adrien Boieldieu. Diffusion en streaming, à partir du vendredi 29 janvier, en 4K sur la chaine YouTube de l’Opéra Nice Côte d’Azur et sur le site de la Ville de Nice, rubrique « Cultivez-vous ».

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