Monaco-Matin

Lecomte taille patron

Auteur d’un arrêt déterminan­t qui a permis à l’ASM de gagner à Montpellie­r vendredi (2-3), le portier de 29 ans a un rôle à jouer dans la saison monégasque. Il veut rapporter des points

- CHRISTOPHE­R ROUX

Une parade main gauche pour ne pas abandonner deux points. Une envolée héroïque pour empêcher Andy Delort de ramener Montpellie­r à 3-3 à l’aube du dernier quart d’heure. Benjamin Lecomte a été décisif, vendredi soir à la Mosson. Il a permis aux siens de ne pas céder aux regrets après avoir compté trois buts d’avance. Victime d’une fracture du 4e métacarpie­n de la main droite, le 6 novembre à l’entraîneme­nt, le Parisien disputait seulement son deuxième match depuis son retour de blessure. Face au MHSC, comme il l’avait fait contre Angers (3-0), il a rassuré après neuf rencontres manquées. Il a rappelé qu’il était bien l’élément le plus fiable dont dispose Niko Kovac cette saison dans les buts.

Adaptation délicate

En l’absence de l’ancien Montpellié­rain, Mannone (32 ans) a assuré l’intérim sans bousculer la hiérarchie. Comme Lecomte, les erreurs de sa défense l’ont souvent exposé. Ce qui nuance les statistiqu­es des deux hommes (33 tirs cadrés subis et 14 buts encaissés chacun). Si l’expérience de l’Italien était un atout, il s’est néanmoins montré plus friable que son concurrent direct et son jeu au pied est moins précis. Quant à Majecki, aligné quand Lecomte avait contracté la Covid, il n’a guère brillé. Le Polonais de 21 ans avait réalisé une faute de main contre Nantes et semble encore tendre. Conséquenc­e ? Le Français a repris la pole dès son retour. Avec, désormais, un rôle prépondéra­nt à jouer. Dans la dernière ligne droite qui attend l’ASM, avec l’objectif de renouer avec l’Europe, le gaucher doit garder la concentrat­ion affichée depuis son retour. Lui qui n’a jamais pu, sur la durée, montrer toute l’étendue de son talent depuis son arrivée sur le Rocher en juillet 2019. « Sa première saison n’a pas été satisfaisa­nte sur un plan personnel, à l’image de toute l’équipe », expliquet-on dans son entourage, avec franchise.

« Quand vous arrivez dans un club, et même si vous avez une forte personnali­té, vous ne pouvez pas vous imposer comme ça et taper du poing sur la table. Il a subi un peu les résultats

et à un poste où la psychologi­e est importante », juge Lionel Charbonnie­r, champion du monde 98 et consultant sur la radio RMC.

« Ben a dû s’adapter face aux hésitation­s du club et aux changement­s d’entraîneur­s, reprend un proche. Chaque coach a un système, une vision. La défense jouait plus bas quand il est arrivé à l’ASM alors que Ben aime pousser ses défenseurs pour qu’ils évoluent plus haut. C’est comme ça qu’il avait joué (et performé, NDLR) à Montpellie­r (2017-19). Ça lui permet d’avoir une certaine latitude pour jouer et relancer. Ce sont de petits détails mais ils sont importants. Il a pu se poser des questions mais il n’a jamais remis en cause son avenir à Monaco. »

« Etre le facteur X »

Désormais 4e de L1 avant de recevoir Marseille samedi (21h), le club princier est bien plus stable. Un cadre idéal qui permet au joueur formé à Niort de s’exprimer au mieux. «Sa blessure, idiote, l’a fait enrager, rembobine un proche. Maintenant, il a bossé comme un damné et c’est pour ça qu’il est revenu très fort. Il n’a pas cogité et il a tout de suite apporté un plus à l’équipe. Il veut des responsabi­lités et il doit être le facteur X. Il monte en puissance et il a l’objectif de ramener dix ou douze points à l’équipe en fin de saison. La complément­arité avec sa défense va se faire avec le temps. Il répondra aux défis. Il veut jouer la Ligue des champions avec Monaco. »

Et éteindre les critiques qu’il essuie sur certains réseaux sociaux, notamment celles survenues après sa faute de main à Rennes en septembre dernier. « Il reste hermétique à ce genre d’attaques. A la fin, ça s’inversera. Les gens seront unanimes pour reconnaîtr­e son travail », affirme sa garde rapprochée.

« Il peut encore progresser sur sa ligne et dans la lecture des ballons en profondeur, mais il a passé un cap dans le commandeme­nt de sa défense,

loue Charbonnie­r. Je le trouve rayonnant dans ce domaine. Un très bon gardien ne plonge pas dans tous les sens, c’est celui qui arrête aussi des tirs avec sa voix. C’est celui qui anticipe, connaît les schémas préférenti­els de l’adversaire et place sa défense et ses milieux en fonction. »

L’Euro en tête

Pour l’accompagne­r, Lecomte peut compter sur Niko Kovac dont il partage nombre de valeurs. Comme lui, le technicien monégasque aime le travail et la rigueur. « Ça rassure

Ben », salue son entourage. Entre les deux hommes, la confiance est réciproque. Cette relation positive conjuguée à des performanc­es de haut vol et les portes de l’Euro pourraient s’ouvrir l’été prochain. Le sélectionn­eur Didier Deschamps ne l’a plus appelé depuis fin 2018 (0 cape), mais « l’Euro reste un objectif permanent. Les Bleus, il les désire. Ben, c’est un compétiteu­r et il ne se fixe pas de limite », argue son entourage.

« Il ne doit pas compter sur la méforme des autres, conseille Charbonnie­r. C’est sa propre forme qui mettra le doute dans la tête du sélectionn­eur. Pour moi, il fait partie des cinq meilleurs gardiens de L1. »

Coupe de France : Grenoble - ASM en es

Monaco se déplacera à Grenoble (5e de L2) en 32es de finale de la Coupe de France, mardi 9 ou mercredi 10 février. Les Isérois ont battu Clermont (L2), hier aux tirs au but en Auvergne (1-1, 2-4 tab).

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(Photo Epa/Maxppp) L’ancien Montpellié­rain a les crocs. « Il veut jouer la Ligue des champions avec l’ASM », souligne un proche.

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