Emmanuel Macron au chevet des étudiants
Emmanuel Macron a répondu, hier matin, à la détresse des étudiants face à la crise sanitaire en annonçant que ceux qui le souhaitent pourraient bientôt retourner suivre des cours en présentiel, un jour par semaine à l’université, deux repas par jour pour deux euros et la création d’un « chèque psy » pour les étudiants en situation de mal-être « qui le souhaitent ».
Un jour par semaine sur les bancs de la fac
Au cours d’un échange avec des étudiants à l’université de Paris-Saclay (Essonne), le chef de l’Etat a écouté les jeunes lui faire part de leur mal-être : « J’ai 18 ans, je trouve que c’est dur pour un étudiant d’être 6 heures par jour face à un écran » , lui a déclaré l’une d’elles. Face à ce ras-le-bol, le chef de l’Etat a souhaité accélérer le calendrier de reprise «en présentiel », et ce en dépit d’une situation épidémique qui ne montre pas de signes d’accalmie.
« Un étudiant doit avoir les mêmes droits qu’un salarié [...] S’il en a besoin, il doit pouvoir revenir à l’université un jour par semaine » dans des amphis avec une jauge maximum de 20 %, a-t-il dit. Il a consenti que cette nouvelle organisation serait « assez compliquée à gérer » mais a fait appel au « pragmatisme » de chaque université pour qu’elle soit mise en oeuvre rapidement. Privés depuis plus de deux mois de cours en « présentiel », contrairement aux élèves des lycées, des classes prépa ou des BTS, de nombreux étudiants éprouvent un sentiment d’injustice.
Deux repas par jour pour deux euros
Emmanuel Macron a aussi souhaité apporter des réponses aux difficultés économiques rencontrées par un nombre croissant d’étudiants. « On est plus d’un à avoir des difficultés à manger à la fin du mois », l’a interpellé l’un deux, présent à Saclay.
Le chef de l’Etat a promis que tous pourraient avoir accès à deux repas par jour pour le prix d’un euro le repas dans les restos U, qui restent actuellement ouverts avec des repas à emporter. Depuis la r entrée de septembre, les Crous avaient mis en place un repas par jour à un euro (contre 3,30 euros normalement) mais pour les boursiers uniquement. « On travaille pour ce que soit effectif très vite, dès lundi », a-t-on précisé de source gouvernementale. « Les deux repas c’est une très bonne chose mais il faut que ce soit une mesure pérenne, qui survive après le Covid », a estimé Esteban, 20 ans, en deuxième année de licence à Lyon.
Un « chèque psy » contre le mal-être
Face à la détresse psychologique qui semble gagner de plus en plus de jeunes, il a confirmé la création d’un « chèque psy » qui permettra de pouvoir consulter un psychologue et suivre des soins. Ce chèque devra « permettre à tous les jeunes qui en ont besoin d’accéder beaucoup plus facilement, et avec une prise en charge, à un professionnel (psychologue, psychiatre) », a expliqué le chef de l’Etat. Il concernera, à partir du 1er février, « tous les étudiants qui le souhaitent ». Son montant total n’a pas été précisé mais il couvrira « un certain nombre » de consultations, estimées « entre 30 et 40 euros » l’unité.
Ces annonces étaient saluées, hier soir, par la conférence des présidents d’université : « Ce sont des perspectives de moyen terme, qui peuvent ouvrir un horizon plus stable pour les étudiantes et les étudiants sur le semestre en cours. »
« Le retour à la normalité ne se fera pas avant le premier semestre de l’année prochaine », a prévenu le chef de l’Etat en conclusion. «Les prochaines semaines, je vais être honnête avec vous, vont être assez dures. »