ÇA CREUSE À L’OUEST
Une galerie piétonne du Jardin exotique à Fontvieille en Reportage entre deux dynamitages
Le chantier peut sembler herculéen que de creuser une galerie souterraine pour relier deux quartiers. Mais en Principauté, rien n’est inenvisageable. Depuis plusieurs semaines, les grandes manoeuvres sont en cours pour percer une galerie piétonne, baptisée « Les Salines » qui reliera le haut du boulevard du Jardin exotique au quartier de Fontvieille. Techniquement, le point de départ se fera depuis le grand parking de dissuasion en construction depuis 2017 face à l’entrée du Jardin exotique. De là, un ascenseur permettra de dévaler les 15 étages et de rejoindre la galerie souterraine, longue de 130 mètres qui débouche au bas de l’avenue Pasteur. La promenade se poursuivra alors en extérieur, sur 200 mètres via des passerelles qui enjamberont les futurs équipements des îlots Rainier III et Pasteur pour rejoindre l’avenue de Fontvieille.
mètres de cheminement
Le parcours total à l’horizontal fera 400 mètres, « quasiment la distance à vol d’oiseau entre les deux quartiers » souligne Yannick Valet, directeur de projet aux Travaux publics. « C’est une nécessité pour rendre le parking d’entrée de ville efficace. Ces cheminements rendront l’accès facile pour les gens qui y stationneront ».
Une déviation piétonne permettra aussi depuis cette galerie de rejoindre le parking du CHPG. Cet objectif pour l’heure, ne sera atteint que dans deux ans, à l’horizon 2023. Actuellement, 60 mètres sur les 130 de la galerie sont déjà creusés. Grignotés
quotidiennement dans la roche via des tirs de dynamite. « Nous sommes à mi-chemin, le bruit est très impressionnant mais nous avons choisi une technique pour éviter les vibrations » continue Yannick Valet. « Un tir quotidien permet d’avancer d’un mètre, plus on va avancer, plus on va s’éloigner des riverains ».
La deuxième étape sera ensuite, depuis le nouveau parking du Jardin exotique, de creuser un puits à la verticale pour relier les deux axes et y loger deux ascenseurs et un escalier de service.
Une roche calcaire très compacte
Techniquement, ce sont les équipes d’Engeco qui pilotent le chantier, pas si simple. « Nous sommes face à une roche calcaire très compacte qui date du jurassique, plus résistante que le béton » détaille Mickael Spano, qui dirige les opérations.
L’affaire mobilise une dizaine de personnes sous l’oeil d’une
Sainte-Barbe placée à l’entrée du chantier. « C’est la Sainte Patronne des mineurs, elle est censée nous protéger, même si on compte surtout sur nos règles de sécurité ». Et un protocole bien rodé : appels à la corne de brume pour rappeler aux compagnons qu’il faut quitter les lieux avant les explosions et extracteur d’air pour rafraîchir la cavité et permettre le travail sereinement.
Si la boue et la poussière règnent encore dans les lieux, la direction des Travaux publics a déjà pensé à la décoration de la future galerie des Salines. Une dizaine de panneaux publicitaires numériques seront intégrés aux parois.
Ainsi que les céramiques d’animaux aquatiques de Roger Capron, imaginées pour le Larvotto en 1968. Démontées du quartier des plages, elles trouveront là, une deuxième jeunesse.