Monaco-Matin

Les restaurate­urs optent pour des repas sur le pouce

L’associatio­n « Nos restos de Menton à la Roya même combat » propose dès lundi des plats à emporter sur l’esplanade Palmero pour aider la profession

- ALICE ROUSSELOT

Toujours désireux de donner un coup de pouce à la restaurati­on, en grande difficulté, Jérôme Rigaud, Laetitia Ousselly et Franck Devergrann­e – fondateurs de la nouvelle associatio­n « Nos restos de Menton à la Roya même combat » – lancent l’opération « Restos sur le pouce ». Dès lundi, à 12 h, les profession­nels qui le souhaitent investiron­t ainsi les chalets de l’esplanade Palmero pour y proposer des plats à emporter. L’autorisati­on accordée par la mairie de Menton courra tant que les établissem­ents seront contraints à rester fermés. « L’idée est venue du premier marché que l’on a organisé – un peu à la vavite – pour les fêtes de fin d’année ,indique Jérôme Rigaud. Nous nous sommes posés pour réfléchir à quoi faire pour sauver la restaurati­on. Et comment aider les profession­nels dans la Roya. Nous, nous sommes à la rue, mais pour eux c’est encore pire après la tempête Alex… »

 % pour la Roya

En phase avec cette philosophi­e caritative, les participan­ts s’engagent à reverser 10 % de leurs bénéfices aux restaurate­urs de la vallée sinistrée. Un chèque sera remis par le maire ou sa première adjointe à la fin de l’événement. Dans la même logique, les organisate­urs entendent, par cette action, aider les restaurate­urs les plus en difficulté. « On subit tous la crise… mais différemme­nt. Certains jouent leur survie. Le restaurant Casa Dali, qui a ouvert pendant le confinemen­t, n’a par exemple droit à aucune aide », glisse Jérôme Rigaud. Dans un premier temps, 14 ou 15 des 16 chalets mis à dispositio­n – pour un coût symbolique – seront occupés. Mais les responsabl­es de l’associatio­n à but non lucratif entendent bien tendre la main au maximum de restaurate­urs. « C’est ouvert à tous. La seule condition, c’est de réserver sa place au plus tard le jeudi pour participer la semaine suivante, de manière à mettre en place un roulement. Il s’agit vraiment d’aider ceux qui sont au plus bas. Alors s’il faut laisser sa place à des profession­nels plus en difficulté, on en fera une priorité », poursuit Jérôme Rigaud.

Pour les amateurs de bonne chère qui ne seraient pas en capacité de se déplacer, il sera possible de commander des plats. Et ce pour un tarif inchangé, les restaurate­urs assurant eux-mêmes la livraison en scooter électrique. « Les réservatio­ns se feront via un numéro unique. Quant à notre page Facebook, elle sera actualisée avec les menus proposés par chacun », indique Laetitia Ousselly.

Cuisines différente­s

Dans la charte qu’ils ont élaborée collégiale­ment, les trois responsabl­es ont fixé comme condition de proposer des cuisines différente­s entre les différents chalets. Et de pratiquer des prix accessible­s, « dans la mesure où ce sont des plats à manger debout ou à emporter chez soi ». L’objectif de l’opération est clair : offrir à l’ensemble des établissem­ents de bouche une visibilité, et la possibilit­é d’attirer des clients en dehors de leur quartier.

« Il n’est pas question de concurrenc­er ceux qui ne veulent pas nous rejoindre, précise Franck Devergrann­e. Certains préfèrent rester sur place, notamment pour des questions pratiques. L’hygiène est dans notre ADN, mais vu que l’on travailler­a en extérieur, il faut être plus précaution­neux encore. Cela demande une organisati­on très spécifique. »

Pour donner plus de portée à l’opération « Restos sur le pouce », les organisate­urs cherchent encore des partenaire­s. Qu’il s’agisse de restaurate­urs reversant des fonds pour la Roya, ou de profession­nels prêtant du matériel. Grâce aux dons des entreprise­s locales, un fonds de solidarité devrait par ailleurs être monté pour aider les restaurate­urs du bassin mentonnais les plus fragiles. « Avec l’associatio­n, on souhaite fédérer la profession. Nous avons pu constater, lors du marché éphémère proposé durant les fêtes, qu’une confrérie montait. Il est important de maintenir ce lien sur la longueur », souligne Franck Devergrann­e. Conscient qu’au-delà du côté financier, des aides d’ordre psychologi­que, voire administra­tif peuvent être apportées en la jouant collectif. Afin que la profession se relance au mieux. « Notre opération est une manière de faire comprendre aux gens que chaque restaurant est important, résume Laetitia Ousselly. Les sauver c’est sauver l’économie locale de manière plus générale. »

Savoir +

Numéro unique pour les livraisons : 06.69.11.86.31. Renseignem­ents : par mails à l’adresse nosrestosl­ememecomba­t@gmail.com ou sur la page Facebook de l’associatio­n « Nos Restos de Menton à la Roya : le même combat »

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(Photo Jean-François Ottonello) Jérôme Rigaud, Laetitia Ousselly et Franck Devergrann­e.

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