Troisième confinement : les scénarios possibles
Face aux nouveaux variants plus contagieux du coronavirus, l’hypothèse d’un troisième confinement est toujours sous-jacente dans le discours de l’exécutif. Quelles sont les pistes sur lesquelles travaille le gouvernement ?
Tous les voyants semblent annoncer un troisième confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Mais un confinement sous quelle forme ? Version stricte comme en mars ? Ou plus allégée à l’image des mesures mises en place en octobre ? On fait le point sur les pistes qui peuvent être envisagées.
La prise de décision
A partir de quel moment, le gouvernement pourrait-il changer sa stratégie pour limiter l’épidémie ? Le 11 janvier, Jean Castex, lors de la réunion « comité de suivi parlementaire », évoquait la possibilité d’un reconfinement national comme le « dernier recours ».
Une nouvelle annonce pourrait être faite mercredi ou jeudi à l’issue du Conseil de défense. Une des hypothèses envisagées est un confinement allant de trois à quatre semaines, durant la période de vacances scolaires (avec possibilité de rallonger la durée des vacances). Jeudi, au journal télévisé de 20 heures de TF1, Olivier Véran s’est positionné, dans l’hypothèse d’aggravation de la situation en raison notamment du développement du variant anglais plus contagieux : « Nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures ; ça peut aller jusqu’à un confinement si la situation devait l’exiger. »
Un confinement national ou local
À l’image de nos voisins italiens, la piste de reconfinements locaux, sans être là aussi exclue, n’aurait pas, les faveurs du chef de l’État. Ce dernier, comme l’ont déjà rapporté des conseillers, ne veut pas d’ «une France à deux vitesses ».
Le week-end avec un couvre-feu la semaine
Parmi les pistes qui avaient déjà préalablement été envisagées au sein du gouvernement avant l’extension du couvre-feu à 18 heures sur tout le territoire, figure le confinement le week-end associé à un couvre-feu en semaine. Il s’agirait en complément du couvre-feu à 18 heures, d’adjoindre un reconfinement total, uniquement les week-ends, afin de limiter totalement les déplacements, alors que certains Français profitent de ces deux jours de repos pour se déplacer, voir de la famille, des amis.
Seulement les plus âgés
La piste d’un confinement plus ciblé, et plus particulièrement des profils les plus fragiles (personnes âgées, personnes atteintes de maladie grave) a déjà été abordé. Jeudi, interrogée sur BFMTV, Odile Launay, infectiologue et membre du comité vaccin Covid-19, s’est positionnée en faveur de cette mesure qui pourrait concerner uniquement « les personnes les plus à risque » . Face à une augmentation du nombre de cas et d’hospitalisations, « on va être obligé [très probablement] de repasser par le confinement ». Selon elle, « dans la mesure où les vaccins arrivent, est-ce que ce confinement ne pourrait pas être proposé aux gens les plus à risque, ceux qui vont être très vite vaccinés ? Ça permettrait de maintenir une certaine vie économique en particulier pour nos plus jeunes ». Hier matin, le scénario d’un confinement limité aux personnes les plus fragiles n’était pas à l’étude selon la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Sur BFMTV, elle a déclaré : « Depuis le début ça n’a pas été quelque chose qui a été envisagé. » Un peu plus tard, sur CNews cette fois, Gabriel Attal, porteparole du gouvernement, est allé dans le même sens en affirmant que « la décision n’a pas été prise ».
Vacances scolaires non impactées ?
Alors qu’une possible prolongation des vacances d’hiver avait été évoquée en cas de troisième vague, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a affirmé, hier sur RTL, que les vacances de février ont « vocation à être maintenues » aux dates prévues et dureront deux semaines pour chaque zone. Une déclaration à temporiser toutefois... « Ce que je viens de vous dire peut encore évoluer en fonction de la situation, mais mon objectif est de tenir au maximum le calendrier », a-t-il souligné.
Pour sa part, le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a, hier sur BFM Business, incité les Français « à la prudence » sur leur planning de déplacement.