Monaco-Matin

Notre confrère Joël Bernard nous a quittés

DISPARITIO­N

- A.C.

C’était une plume exceptionn­elle. Un véritable conteur, qui sublimait la réalité sur papier. Un journalist­e passionné, curieux de tous les sujets, dont la moindre anecdote devenait épopée. Un homme « de terrain », à l’ancienne, qui savait se fondre dans tous les milieux, du plus populaire au plus opulent, pour en devenir un incontourn­able témoin. C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparitio­n de Joël Bernard, décédé mardi des suites d’une longue maladie, à  ans. Reporter sans frontières ni oeillères, ce natif de Hanoï qui avait grandi à Digne avait débuté sa carrière en relatant les us et coutumes des montagnard­s, alors qu’il était un jeune chef de notre agence locale.

L’an dernier, avec la complicité de sa fille Candice, Joël avait d’ailleurs exhumé et édité un manuscrit de jeunesse, Les Griffes du ciel, où il relatait ses souvenirs à travers son admiration de l’aigle royal. Amoureux des animaux, mais aussi des gens, tout au long d’une riche carrière de plus de quarante ans à Var-matin et Nice-Matin, qui l’a vu passer par Saint-Tropez, SaintRapha­ël, Antibes et Cannes. Dans la cité des corsaires, en compagnie de son confrère Claude Dronsart, il formait un duo de journalist­e « people » hors pair. Dans les palaces comme sur le sable de Pampelonne. Chroniqueu­r enjoué de toutes les mondanités, il s’était d’ailleurs marié avec le mannequin Chris sur un Yacht en compagnie de nombreuses personnali­tés (Johnny, Eddie Barclay, BB). Il avait aussi organisé la Transgolfe, course de planche à voile qui animait l’été. Il fut aussi l’un des premiers à croire aux Gipsy Kings, et à rédiger leurs premiers papiers. À Cannes, son entregent lui avait permis de créer la rubrique « Tapis rouge », où il ne manquait jamais de rapporter un potin avec truculence et véracité. Aussi indiscret qu’élégant, généreux et attachant, Joël Bernard était un de ces journalist­es à l’ancienne, pétri d’humanité, auquel les gens de tous horizons et de tous milieux aimaient se confier.

« Son carnet d’adresses était exceptionn­el, il avait ses entrées partout », se souvient François Rosso, un autre confrère. Avec sa femme Chris, ses filles Candice et Wendy, mais aussi son exépouse Nicole, alias Kiki, il avait constitué une famille aimante, unie et élargie. La maladie l’avait hélas rattrapée durant sa retraite en Floride (il avait acquis la double nationalit­é américaine), où il s’est éteint en compagnie des siens. Après incinérati­on, les cendres de Joël Bernard devraient être dispersées au large de SaintTrope­z l’été prochain, pour une cérémonie en compagnie de ses proches et nombreux amis.

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