Jean Castex-Édouard Philippe : rendez-vous au Havre
Le Premier ministre était dans la ville de son prédécesseur pour y évoquer notamment la fusion des ports du Havre, Rouen et Paris ainsi qu’un projet éolien
Jean Castex a retrouvé hier au Havre son prédécesseur à Matignon Édouard Philippe, dont il a loué « le courage » et «le sang-froid » lorsqu’il était à la barre du gouvernement, à l’occasion d’un Comité interministériel de la mer débouchant sur plusieurs investissements. Profitant de la vue offerte depuis le pont de l’immense porte-conteneurs de la CMACGM Jacques-Saadé, le plus grand du monde propulsé au gaz naturel liquéfié, Édouard Philippe a donc fait le tour du propriétaire à Jean Castex, six mois après être redevenu maire de sa ville de coeur.
Mais cette visite était aussi l’occasion d’annoncer des avancées sur plusieurs projets portés précédemment et à double titre par Édouard Philippe, à l’image de la fusion dans un établissement unique des ports du Havre, Rouen et Paris (HAROPA).
Parc d’éoliennes au large d’Oléron
Cette nouvelle entité, qui sera officiellement créée au 1er juin 2021 et dont le siège est au Havre, bénéficiera d’un « plan d’investissement à hauteur de 1 milliard 450 millions d’euros sur la période 2020-2027 qui va correspondre au doublement des investissements », a souligné le locataire de Matignon à l’issue de la réunion annuelle du Comité interministériel. Jean Castex a également annoncé le lancement d’un projet de grand parc d’éoliennes au large d’Oléron, sur une zone de 300 km2 et destiné à produire jusqu’à un gigawatt d’électricité. « C’est un projet d’une ampleur considérable et la Commission nationale du débat public en sera saisie sans délai », a souligné le Premier ministre, en rappelant que le développement de l’éolien offshore devait à terme contribuer à la réduction de la part du nucléaire en France (50 % d’ici à 2035). Désireuse « d’adopter une démarche très offensive (...) de reconquête des parts de marché » face à la concurrence étrangère, la France entame aussi une réflexion sur l’attractivité fiscale de ses ports, espérant ainsi contrer « l’offensive des ports francs que nos amis britanniques entendent développer à la suite du Brexit », a relevé le chef du gouvernement.