Monaco-Matin

L’empire du milieu

Aurélien Tchouaméni et Youssouf Fofana ont été précieux dans l’entrejeu face à Angers et Montpellie­r. Ils devront garder le cap, ce soir, face à des Marseillai­s en déficit de jeu et en crise

- Tchouaméni Fofana CHRISTOPHE­R ROUX

Une équipe fourmille dans la dichotomie. D’un côté, les chevaliers baignés de lumière dont les statistiqu­es éblouissen­t. De l’autre, les écuyers tapis dans l’ombre. Les uns ne vont pas sans les autres, mais les premiers se taillent souvent la part du lion. Le résultat d’une société qui préfère le clinquant aux basses oeuvres. Sauf que l’ASM ne doit pas sa forme actuelle qu’au duo Volland-Ben Yedder. Les deux goleadors empilent les buts et il ne faut jamais minimiser pareille prouesse, mais d’autres garçons ont une part importante dans la dynamique de l’actuel 4e de Ligue 1. Aurélien Tchouaméni et Youssouf Fofana notamment. A 20 et 22 ans, les deux milieux défensifs du 4-4-2 monégasque prennent de plus en plus de volume. Contre Angers et à Montpellie­r, leur abattage s’est voulu énorme. Impact dans les duels, ballons grattés et bonne utilisatio­n du cuir : la palette a été large et précieuse. « Ils sont concentrés et nous apportent de la stabilité au milieu de terrain », notait cette semaine le capitaine Ben Yedder.

Kovac : « Le coeur de l’équipe »

« Ils ont affiché le niveau minimum qu’ils doivent atteindre chaque semaine dans le futur », avait commenté Niko Kovac, il y a deux semaines après le succès sur Angers (3-0).

« J’ai aimé le fighting spirit », avait ajouté l’entraîneur monégasque à Montpellie­r (23) le week-end dernier au terme d’un match où ses deux récupérate­urs avaient été à la pointe du combat. Pour savoir si l’ancien Bordelais et l’ex-Strasbourg­eois ont réellement franchi un cap, l’OM, même moribond et dégarni au milieu, demeure un bon test ce soir au Louis-II (21 h). Après une première partie de saison où ils ont commis des erreurs, entre expulsions malheureus­es et fautes techniques quand l’adversaire les a mis parfois sous pression, Kovac ne veut pas qu’ils se relâchent après deux matchs réussis. Il compte sur eux pour entretenir la belle dynamique (4 victoires, 1 nul). « Je suis globalemen­t satisfait de leur rendement mais ils peuvent encore progresser », ainsisté le Croate cette semaine. L’ancien milieu internatio­nal attend désormais plus de « personnali­té » de leur part. « Ils doivent grandir comme joueurs et en tant qu’hommes pour prendre des responsabi­lités. Ils ont besoin d’être le coeur de l’équipe. Leur poste implique qu’ils apportent le liant entre les lignes. Quand on a le ballon, j’attends qu’ils dictent davantage le rythme. Ils doivent organiser le jeu pour contrarier l’adversaire. »

Communicat­ion accrue

L’ex-coach du Bayern veut aussi les voir prendre une autre dimension quand le score semble acquis. « A 3-0 pour nous, comme ce fut le cas à Montpellie­r, ils doivent faire passer un message : ‘‘Restez forts, concentrés et discipliné­s’’ », a soutenu Kovac. Alors que l’ASM se cherche des leaders, ses deux ‘‘six’’ doivent encore se débarrasse­r d’une certaine réserve.

Un message valable également pour Fofana, même si le Parisien paraît plus extraverti que le Rouennais. « Ils doivent parler davantage. Ce manque n’est pas propre à mon équipe. Les jeunes de la génération actuelle regardent beaucoup leurs téléphones et ne se parlent pas (sourire). S’ils échangent, il leur sera plus simple de jouer au foot. » Avec seulement une passe décisive chacun, les deux comparses peuvent engraisser leurs statistiqu­es. Si la doublette Ben Yedder-Volland coince, d’autres devront prendre le relais. Fofana et Tchouaméni ne seront pas exemptés, puisque le football moderne appelle au dépassemen­t de fonction. Ils pourraient notamment permettre à l’ASM de scorer davantage de l’extérieur de la surface (1 but sur 39 cette saison hors des 18 mètres). « Ils disposent tous les deux d’une bonne frappe et sont capables de marquer davantage, reconnaît Kovac. Ils peuvent évoluer plus près de la surface. Des milieux défensifs doivent marquer au moins deux buts par saison. » D’accord avec ce constat, le coach de 49 ans fait malgré tout dans la nuance. « Il ne faut pas frapper pour frapper, notamment de l’extérieur de la surface. Je préfère qu’on prépare nos actions du mieux possible pour se créer des occasions faciles à mettre au fond. »

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