Monaco-Matin

Ogier, taulier à temps partiel

Ralenti par un souci de frein la veille, le grand favori a réagi en enquillant quatre meilleurs temps, hier. Sans une crevaison, il mènerait la danse au lieu de talonner son coéquipier, Evans

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Délogé de son trône de prince du MonteCarlo il y a douze mois par Thierry Neuville. Devancé par un Ott Tänak en transe... et par trois autres gros bras du WRC à l’issue de l’étape initiale de cette 89e édition privée de son public. Loin du champ d’action, devant leur écran de télévision, ou d’ordinateur, certains commençaie­nt peut-être à se poser la question. Sébastien Ogier auraitil perdu en route la clé ouvrant à tous les coups les portes du succès dans son jardin haut-alpin ?

Que nenni ! Hier, l’enfant sacré du pays gapençais est revenu aux affaires. Et de quelle manière ! Cinq épreuves spéciales, quatre meilleurs chronos, s’il vous plaît. On pourrait appeler cela la patte du taulier. Sauf que celui-ci s’exprime pour l’instant à temps partiel. La veille, une pédale de frein capricieus­e avait empêché

Sous des trombes d’eau, parfois, Sébastien Ogier (Toyota Yaris WRC) a éclaboussé la étape de son talent hors norme. Seule ombre au tableau : une crevaison qui lui coûte plus d’une demi-minute. la Toyota Yaris frappée du numéro 1 de tenir la cadence de la Hyundai i20 du lièvre estonien en début de parcours. Hier, c’est une crevaison qui a atténué son élan au fin fond de la Drôme provençale, sur les pentes gorgées d’eau du col de Carabes (ES 6). « Comme il s’agit d’un second passage, les cordes sont très creusées, difficile de visualiser la trajectoir­e », expliqua-t-il ensuite. «Ondécouvre les pneus Pirelli ici (voir ci-dessous, ndlr). On sait qu’ils sont sensibles aux crevaisons. C’est confirmé ! »

« Garder le rythme »

Résultat : une dizaine de bornes à plat, puis sur la jante, et ses 11’’3 d’avance se transforme­nt en 23’’4 de retard. Contraint de chausser une roue de secours cloutée, le septuple champion du monde se permet d’en remettre une couche dans la spéciale suivante, la dernière de ce jour le plus long.

De quoi revenir sur les talons du voisin de garage, Elfyn Evans, leader pour le moins sous pression. « Notre situation pourrait être plus confortabl­e. Même en limitant les dégâts, on pointe à 7’’4 d’Elfyn. Pas le choix, il faut cravacher. La confiance est revenue puisque nos freins fonctionne­nt maintenant. On a la vitesse, donc tâchons de garder le rythme. »

Mine de rien, les deux meilleures Toy’ ont pris l’ascendant. Derrière, Tänak navigue à 25’’3 tandis que Rovanperä et Neuville flirtent avec la minute de marge. Qu’en sera-t-il ce soir lorsque la course jettera l’ancre à Monaco ? D’ici là, il paraît que la neige va enfin mettre son grain de sel dans le scénario. Allez, chiche !

Textes : Gil LÉON

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(Photo ACM/Jo Lillini) e

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